François Rebsamen s'applique à faire oublier la formule "inversion de la courbe du chômage"

Publié à 15h43, le 02 mai 2014 , Modifié à 13h30, le 03 mai 2014

François Rebsamen s'applique à faire oublier la formule "inversion de la courbe du chômage"
François Rebsamen sur Canal Plus et i>Télé les 1er et 2 mai 2014. © images Canal Plus et i>Télé

La formule a été répétée durant deux ans, devenant l'objectif numéro 1 de François Hollande. Depuis sa nomination, François Rebsamen tente de la faire oublier. Finie donc "l'inversion de la courbe du chômage", fini le "langage technocratique", finis les objectifs datés. "Je voudrais la faire disparaitre cette formule !", lance même le nouveau ministre du Travail ce 2 mai sur i>Télé.

Comme le Lable soulignait déjà le 20 avril, François Rebsamen est entré dans une lutte pour qu'on ne lui parle plus courbe du chômage et promesses d'inversion. Ce dimanche-là, dans Le Supplément politique de Canal Plus, il s'oppose à son prédécesseur Michel Sapin en lançant :

Moi, je ne fais pas de prévision sur l’inversion de la courbe du chômage.

Depuis, il entreprend de faire oublier la formule elle-même. Ainsi dans Le Petit Journal de Canal Plus le 1er mai, lorsque le journaliste lui parle inversion de la courbe, il rétorque en évoquant une diminution du nombre de demandeurs d'emplois et en assurant que "ce n'est pas vraiment la même chose". Et ce même si la baisse du nombre de chômeurs est la définition même d'une inversion de la courbe :

Ce que je voudrais qu’on arrive à faire c’est à diminuer le nombre de chômeurs, ce n’est pas vraiment la même chose. Les positions un peu techno, inverser la courbe du chômage …. La vérité c’est qu’il y a 3.449.000 chômeurs de catégorie A aujourd’hui et je pense que j’aurais réussi si ça baisse durablement.

Ce 2 mai sur i>Télé, il se fait encore plus transparent dans sa volonté de faire oublier une formule trop "technocratique", comme le dénonce également le nouveau patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis :

Je voudrais la faire disparaitre cette formule ! C’est une formule qui fait technocratique.
Moi je veux baisser le nombre de chômeurs, ce n’est pas la même chose.

Et d'ajouter que courbe ne parle pas aux gens, contrairement aux chiffres :

Une courbe, ça ne se matérialise pas pour les gens. Aujourd’hui il y a 3.349.300 chômeurs et chômeuses, ça ça veut dire quelque chose. Moi ce que je veux c’est qu’il y ait moins de 3 millions de chômeurs …

François Rebsamen ne tombera pas non plus de nouveau dans le piège des objectifs datés. A quand une diminution ? "Ça, je ne sais pas, rétorque-t-il. Tout l'énergie va être mise pour ça mais je ne me donne pas d'objectif en disant que ce sera fait au mois de mai, de juin ou de septembre de l'année prochaine."

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