Henri Emmanuelli demande "solennellement" à Valls et Le Guen de "se taire"

Publié à 13h06, le 23 octobre 2014 , Modifié à 13h06, le 23 octobre 2014

Henri Emmanuelli demande "solennellement" à Valls et Le Guen de "se taire"
Henri Emmanuelli. © Christophe Morin/Maxppp.

SCHISME - Jean-Marie Le Guen veut "dissoudre" les frondeurs. "On va les sortir du Parlement, il faut dissoudre", a déclaré le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, proche de Manuel Valls et représentant de "l’aile droite" du PS. Comme la sortie de Manuel Valls sur la redéfinition du Parti socialiste – et son changement de nom -, la saillie de Jean-Marie Le Guen a hérissé l’une des figures tutélaires de l’aile gauche du PS et des frondeurs, le député Henri Emmanuelli.

Sur BFM TV ce jeudi 23 octobre, l’ancien président de l’Assemblée a pesté contre Manuel Valls :

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J'ai lu l'interview du Premier ministre et je pense que le Premier ministre a mieux à faire que de la philosophie de bazar. Les arguments qu'il utilise sont des choses que j'entends depuis trente ans. Et je pense que le Premier ministre doit s'occuper du chômage, de la croissance, du pouvoir d'achat et non pas d'échéances futures.

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Surtout, Henri Emmanuelli, également ancien boss du PS, ne supporte pas la ligne "sociale-libérale" représentée par Manuel Valls et son secrétaire d’Etat alors que dans un entretien accordé à L'Obs, le chef du gouvernement appelle à en finir avec "la gauche passéiste" et plaide pour une "maison commune des progressiste" sans exclure un changement de nom du PS. "En 1992, Michel Rocard m'a déjà expliqué que j'étais passéiste", raille l’élu des Landes.

Aussi, à l’instar d’un Gérard Filoche attaqué par Manuel Valls sur ses propos à l’encontre du défunt Christophe de Margerie, Henri Emmanuelli estime que cette ligne du Premier ministre est minoritaire au PS. Et leur demande de "se taire" :

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Je pense que la ligne que défendent les sociaux-libéraux dont Manuel Valls ou Monsieur Le Guen, par exemple, n'est pas la ligne majoritaire de la gauche française et non plus celle du Parti socialiste. Ce tohu-bohu n'a pas lieu d'être et je leur demande solennellement de se taire. Qu'ils fassent leur travail et qu'ils se taisent.

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"Je ne pense pas une minute que le problème du chômage est lié au code du travail. Il faut en finir avec ce fantasme de la droite française qui malheureusement est parfois relayé par des gens à gauche", ajoute le député des Landes, prenant l'exemple du gouvernement Jospin qui avait fait baisser le chômage. Et d'accuser :

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Ce genre d'arguments est ressassé par ce qu'on appelait avant la deuxième gauche, aujourd'hui les sociaux-libéraux. Mais il y a une différence entre la deuxième gauche d'hier et les sociaux-libéraux d'aujourd'hui, c'est que la deuxième gauche d'hier, elle était militante. Les sociaux-libéraux d'aujourd'hui, à part leur égo, ils n'ont pas une vision qui va au-delà.

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A coups de sorties fracassantes dans les médias, le fossé qui sépare les socialistes entre eux n’est pas près, semble-t-il, de se réduire. Et les discussions du budget de la sécurité sociale au Parlement ne devraient pas aider à une réconciliation.

Du rab sur le Lab

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