Mariton lançait des "bombes à eau sur la milice dans les pays baltes" à l'âge de 13 ans

Publié à 10h21, le 02 septembre 2014 , Modifié à 19h36, le 17 octobre 2014

Mariton lançait des "bombes à eau sur la milice dans les pays baltes" à l'âge de 13 ans
Hervé Mariton © Montage Le Lab

LA MILICE SOUS LES BOMBES - Hervé Mariton connaît bien la Russie. Très bien même, puisqu'il s'y rend fréquemment depuis 35 ans et qu'il a présidé le groupe d'amitié France-Russie à l'Assemblée nationale (il en est aujourd'hui un des vice-présidents). Mais attention : il n'en est pas pour autant un russo-béat absolu, loin de là. 

Le candidat à la présidence de l'UMP est interrogé sur le bien-fondé de la vente par la France de deux navires de guerre Mistral à la Russie, en plein conflit ukrainien, mardi 2 septembre sur BFMTV. Et il se laisse aller à une petite confidence pour le moins surprenante sur ses faits d'armes de jeunesse "dans les pays baltes" :

Je connais très bien la Russie, j'y vais depuis l’âge 13 ans chaque année, souvent. J’ai toujours été très exigeant à l’égard des autorités russes.



Vous savez, quand j’avais 13 ans, je lançais des bombes à eau dans les rues contre la milice dans les pays baltes, avec des amis qui éditaient Soljenitsyne. A Paris, c’était l’époque de l’édition de L'Archipel du goulag en russe. 

C'est par ce livre écrit dans la clandestinité par le prix Nobel de littérature et dissident russe, publié au début des années 70 à l'étranger, que le monde découvrait le système des camps de prisonniers mis en place en Union Soviétique.

L'anecdote vise à éclairer sa position, à savoir que la France doit honorer son contrat commercial concernant ces navires, car "ils ne sont pas de nature à avoir, demain, des conséquences opérationnelles sur la situation en Ukraine" mais aussi car "nous devons absolument maintenir un lien avec Russie" : 

Ce que je veux dire c’est que notre erreur fondamentale, en France et en Europe c’est d’avoir oublié que la Russie est en Europe. Pas dans l’Union européenne. L'Union européenne, ça doit être le club technique qu’elle est. [...] C’est un club de riches, et il vaudrait mieux qu’il soit plus riche donc il ne faut pas y mettre la Russie. En tout cas, la Russie est en Europe.



[...] On a un enjeu de civilisation majeur, qui est d’affirmer la civilisation européenne et cela passe par une relation beaucoup plus dense, beaucoup plus féconde, avec la Russie et avec l’Ukraine.

[Bonus Track] Mariton évoque ses enfants pour parler de l'égalité filles-garçons à l'école

En ce jour de rentrée des classes, Jean-Jacques Bourdin a bien évidemment interrogé le député, également maire de Crest et soutien de la manif pour tous, sur la polémique née de la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l'Éducation nationale. Cette dernière "a beaucoup de défauts", dont celui de prôner l'idéologie du genre et de l'"assumer", a-t-il affirmé. 

Autre dossier retenu contre la ministre par ses détracteurs : les "ABCD de l'égalité", présentés par le gouvernement comme un outil de sensibilisation à l'égalité filles-garçons mais supprimés après une intense polémique sur la supposée "théorie du genre", et auxquels Hervé Mariton était fermement opposé. Comment alors enseigner l'égalité aux enfants, demande l'intervieweur. En guise d'exemple, le député répond en convoquant ses enfants :

En expliquant qu’il y a égalité. Nous avons une fille qui a fait un bac scientifique, nous avons des fils, l’aîné a fait un bac littéraire. [...] Il faut vivre l'égalité, il faut dire, il faut proclamer l'égalité.

À son sens, il faut ainsi inciter les filles à assumer leurs souhaits. "Le devoir de l'enseignant, c'est de dire : 'Tu as tout le champ du monde devant toi, exprime ta liberté, exprime tes talents, saisis ta chance. Si tu veux devenir infirmière, sois infirmière ; si tu veux devenir ingénieur, conducteur de travaux dans le bâtiment, sois conducteur de travaux'". Une ouverture qui vaut aussi, a-t-il développé, pour le fait de "porter du rose", "jouer au poupon" ou "au ballon".

Du rab sur le Lab

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