Les réactions politiques horrifiées, les hommages et les rassemblements spontanés se sont multipliés, mercredi 7 janvier après la mort de 12 personnes dans l'attentat contre Charlie Hebdo, à Paris. François Hollande a même décrété une journée de deuil national pour la journée de jeudi, fait rarissime sous la Vè République. Robert Badinter a également rendu un vibrant hommage aux dessinateurs et journalistes de l'hebdomadaire satirique et aux policiers assassinés par des terroristes.
Sur France 2 mercredi soir, l'ancien ministre de la Justice et ancien président du Conseil constitutionnel a d'abord expliqué qu'il "ne [se souvenait] pas d'un crime à l'égard des journalistes de cette ampleur". Parmi les victimes : les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, et l'économiste Bernard Maris. "J'ai bien connu certains d'entre eux", a encore expliqué Robert Badinter. Puis, faisant écho aux "héros" salués par François Hollande, il a poursuivi :
Ils sont morts parce que c'étaient des soldats de la liberté, parce qu'ils n'acceptaient pas qu'on leur ferme la bouche, ils n'acceptaient pas de céder au chantage et à la menace. La liberté d'opinion qu'ils défendaient, c'est la nôtre, c'est le fondement même de la démocratie, c'est ce qu'on oublie trop souvent. [...]
Et eux, eux, parce que c'est d'eux dont il s'agit, eux ils n'ont pas accepté de reculer, ils n'ont pas cédé. C'est pourquoi je pense que ce sont des vrais héros de la démocratie. On parle toujours de la liberté, il y a des hommes, des femmes qui sont morts pour la liberté et la liberté, c'est la nôtre, c'est de celle-là dont il s'agit. Et c'est pour ça que ces assassins sont venus à Charlie Hebdo : c'est pour montrer qu'ils tueraient ceux qui n'acceptaient pas leur loi.
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