Jean-Michel Baylet estime avoir été "entendu" et ne souhaite plus que le PRG quitte le gouvernement

Publié à 15h59, le 17 octobre 2014 , Modifié à 11h55, le 18 octobre 2014

Jean-Michel Baylet estime avoir été "entendu" et ne souhaite plus que le PRG quitte le gouvernement
Finalement, Jean-Michel Baylet et le PRG devraient rester au gouvernement © PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

FAUSSE ALERTE - Il a été "entendu". À quelques heures d'un comité directeur du Parti radical de Gauche (PRG), dont il est le président, Jean-Michel Baylet a tenu une conférence de presse, vendredi 17 octobre, pour rendre compte des négociations avec le Premier ministre Manuel Valls. Dans la soirée, les quelque 300 membres du parti réunis à Paris ont décidé à la quasi unanimité (deux "contre" et trois abstentions) de rester dans la majorité gouvernementale.

Outres ses menaces maintes fois répétées de quitter le gouvernement, l'allié radical du PS avait posé un ultimatum à Manuel Valls, qui expirait ce vendredi. Au menu des revendications de Jean-Michel Baylet : revenir sur la réforme territoriale voulue par François Hollande, la loi sur la fin de vie, la modulation des allocations familiales ou encore la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu.

Après plusieurs rencontres cette semaine, Jean-Michel Baylet estime avoir été "entendu" par le Premier ministre sur plusieurs de ces points. Il souhaite par conséquent rester dans la majorité gouvernementale, comme l'ont relayé plusieurs journalistes présents au point presse du patron des Radicaux :

L'ancien sénateur du Tarn-et-Garonne a donc appelé le comité directeur à "apprécier la main tendue [et] les efforts qui sont faits" de la part de l'exécutif. Traduction : décider de ne pas quitter le gouvernement.

En ce qui me concerne, je ne pousserai pas à la sortie du gouvernement, compte tenu de la manière dont le président de la République et le Premier ministre nous ont tendu la main. [...] Je peux dire qu'on a été entendus, y compris quant à la méthode.

Ce fut donc chose faite. Celui qui est aussi le patron du quotidien régional La Dépêche du Midi s'est même amusé du suspens autour de la décision du PRG de rester ou non solidaire du gouvernement : 

Ça m'a fait beaucoup d'honneurs que vous puissiez penser que la majorité gouvernementale pouvait éclater sur mon propre cas.

Les membres du PRG eux-même étaient divisés sur la question, à l'image de Roger-Gérard Schwartzenberg, le président du groupe RRDP (le nom officiel du groupe radical) à l’Assemblée, et Annick Girardin, la secrétaire d’Etat chargée du Développement et de la Francophonie, qui s'opposaient à Jean-Michel Baylet sur leur participation au gouvernement. Un autre secrétaire d'État radical, Thierry Braillard, qui pourrait même être exclu du PRG à cause de sa ligne jugée trop "pro-Valls", avait semblé cette semaine apporter encore plus clairement son soutien au Premier ministre, estimant que les "frondeurs" du PS faisaient "beaucoup de bien à l'extrême droite".

Dans le détail, le patron du PRG dit avoir obtenu des "assurances" de Manuel Valls sur plusieurs sujets. Le Premier ministre a répondu à ses demandes dans une lettre de 7 pages, révélée par le JDD. Voici ce qu'il dit avoir obtenu du chef du gouvernement : 

# Réforme territoriale 

Jean-Michel Baylet dit avoir obtenu de Manuel Valls que la moitié des départements ruraux soient maintenus dans la réforme territoriale. "Nous avons obtenu satisfaction", a-t-il déclaré.

#Impôt sur le revenu

Il n'y a pas eu d'accord sur la première tranche de l'impôt sur le revenu, dont la suppression a été votée par les députés jeudi 16 octobre mais à laquelle le patron des radicaux est opposé. Mais Jean-Michel Baylet a indiqué que Manuel Valls confiera à un parlementaire radical une mission sur la retenue à la source de l'impôt sur le revenu, une mesure défendue par le président du PRG.

#Fin de vie

"Manuel Valls nous confirme qu'un texte sera déposé" au Parlement, a annoncé Jean-Michel Baylet. 

[Edit 21h13 : ajout du vote officiel du comité directeur]

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