HOSPITALITÉ - La campagne pour les élections européennes commence bien pour Emmanuel Maurel. Le secrétaire national du PS, méconnu fer de lance de Maintenant la gauche, un courant de la gauche du PS, est en deuxième position sur la liste du parti dans le Grand Ouest.
Cette décision, entérinée par le conseil national du Parti socialiste en novembre dernier, avait été une surprise. Désagréable, pour certains élus bretons : dix parlementaires du Finistère avait publié un communiqué pour dénoncer une liste "dépourvue de cohérence géographique", où la présence d'Emmanuel Maurel ne pouvait relever que d'une "pratique éculée et contre-productive électoralement : celle du parachutage".
Parmi ces parlementaires; Jean-Jacques Urvoas, Gwenegan Bui, Patricia Adam ou François Marc. A l'époque, le PS avait dénoncé "un discours purement identitaire et régionaliste alors qu'ils ont déjà obtenu la tête de liste", Isabelle Thomas, élue bretonne et déjà députée européenne.
Emmanuel Maurel, reponsable politique francilien jusque là, va devoir esquiver un nouveau tir de barrages.
Dans un indiscret du Journal du Dimanche, le ministre (breton) de la Défense Jean-Yves Le Drian condamne le parachutage. En sortant l'artillerie lourde :
C'est du tourisme électoral, ce n'est pas ma conception de la politique. Je n'irai à aucun meeting où il sera là.
Une levée de boucliers parlementaires et un boycott ministériel : autant dire qu'Emmanuel Maurel, qui, dans une vidéo de présentation de sa candidature, disait vouloir incarner une "autre Europe, qui fasse primer la coopération sur la compétition et la solidarité sur la concurrence", va avoir fort à faire d'ici le premier tour du scrutin, le 22 mai prochain.