CHRISTMAS SPIRIT - Le conseil général de Vendée devait-il retirer sa crèche de Noël au nom de la séparation ente l’Église et l’État ? C'est en tout cas la décision du tribunal administratif de Nantes, vivement critiquée par le président UMP dudit conseil général, par ailleurs patron des sénateurs UMP, Bruno Retailleau. Il est rejoint dans son constat ce 4 décembre par le socialiste Julien Dray.
Invité de BFMTV, ce proche de François Hollande, conseiller régional d'Ile-de-France, estime que le principe de laïcité comprend aussi "une certaine tolérance" et voit davantage dans les crèches de Noël chrétiennes un "décorum" qu'une vraie signification religieuse pouvant heurter les convictions de chacun :
Le principe de laïcité c’est aussi d’avoir une certaine tolérance, en regardant ce qui va entraver le fonctionnement de l’espace public, ce qui va devenir une agression par rapport aux convictions des uns et des autres, ou ce qui peut être, je dirais faire partie du décorum.
La crèche c'est effectivement religieux, elle a un symbole mais elle va plus loin et je pense qu’il faut faire attention à mener les bonnes batailles. Sur le plan de la laïcité il y a des batailles plus importantes.
Julien Dray comprend cependant qu'il puisse parfois y avoir une impression de "deux poids deux mesures" vis-à-vis des symboles religieux : "La laïcité est souvent brandie en ce moment par rapport à la religion musulmane et pour les autres il y a beaucoup plus de tolérance, donc il faut faire attention."
De son côté, le sénateur UMP Bruno Retailleau avait jugé cette décision "grotesque", "injuste" et "inquiétante", estimant que la crèche "fait partie d'un patrimoine commun qui nous rassemble bien au-delà des convictions des uns et des autres".
Encore plus énervé, l'ancien président de Vendée, Philippe de Villiers, a dénoncé une "laïcité totalitaire", soit "une forme de terreur moderne aux conséquences incalculables".