Juncker ou la naissance d’une démocratie parlementaire

Publié à 11h51, le 28 juin 2014 , Modifié à 11h48, le 29 juin 2014

Juncker ou la naissance d’une démocratie parlementaire
Le bus du candidat à la présidence de la commission européenne, Jean-Claude Juncker. © Maxppp
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Olivier Duhamel

Notre éditorialiste Olivier Duhamel souligne l’importance historique de la désignation de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne.

Une démocratie ne surgit pas du jour au lendemain. Elle se construit aussi lentement que laborieusement, fondation par fondation.

- Le suffrage universel. Les femmes n’obtinrent le droit de vote que plus d’un siècle et demi après la Révolution française. Pour l’Union européenne, les premières élections européennes datent de 1979.

- L’État de droit. Il va de pair avec la construction européenne depuis ses débuts. Mais il fallut des décennies pour que Cour de cassation et Conseil d’État acceptent pleinement la suprématie des normes européennes.

- Des élections qui font le gouvernement. Quand les conservateurs gagnent les élections au Royaume-Uni, Cameron dirige le gouvernement ; même chose en Allemagne avec Merkel, en Espagne avec Rajoy… Et même chose dorénavant en Europe.

Ce dernier pilier fut difficile à faire accepter, comme il le fut jadis dans les monarchies où le Roi conserva longtemps le pouvoir de choisir le Premier ministre.

Au sein de l’Union européenne, il a fallu batailler d’abord pour que le Conseil européen ne choisisse plus à l’unanimité. Puis pour que le Parlement européen élise le président de la Commission, sur proposition du Conseil. Et ensuite pour que les partis politiques désignent une tête de liste, ayant vocation à présider la Commission en cas de victoire. Enfin pour que le vote des électeurs soit respecté.

Tout cela prit une quinzaine d’années. Et vient enfin de se réaliser

Du rab sur le Lab

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