SANS TRANSITION - De l'art de changer de sujet. Alors que Nicolas Sarkozy a officialisé, vendredi 19 septembre vers 16h15, sa candidature à la présidence de l'UMP, François Fillon a choisi de montrer son désintérêt le plus total pour cette annonce. Peu après 18 heures, l'ancien Premier ministre a ainsi publié un communiqué intitulé "Unité et sang froid" sur son blog.
À la lecture du titre, on pourrait penser qu'il s'agit bien d'une réaction au grand retour de Nicolas Sarkozy, un message à sa famille politique en vue de l'élection du prochain président du parti. Mais en fait non. Pas du tout : François Fillon parle en réalité de l'intervention française en Irak.
Les premières frappes aériennes françaises sur les positions des terroristes de l'État Islamique ont été effectuées ce vendredi au matin, à la grande satisfaction de François Fillon :
Je me félicite de l'intervention des forces aériennes française en Irak pour soutenir le combat des forces Kurdes qui font principalement face sur le terrain à l'assaut de l'EIIL. La France se devait de porter assistance aux chrétiens d'Irak menacés d'extermination comme aux autres minorités frappées par la violence sauvage d'un conglomérat d'illuminés et d'extrémistes auxquels seule la force peut être opposée.
[...] Face au terrorisme et à l’heure où nos forces sont engagées, l’intérêt national commande unité et sang-froid.
Un message également diffusé sur Twitter à 18h20 :
Face au terrorisme et à l’heure où nos forces sont engagées, l’intérêt national commande unité et sang-froid... http://t.co/DTHkymklog#Irak
— François Fillon (@FrancoisFillon) 19 Septembre 2014
Même en cherchant bien, difficile de trouver une référence cachée à l'ancien président de la République. Mais à l'heure où celui-ci se jette dans la bataille pour reprendre les rênes de l'UMP, François Fillon, lui, tient à faire savoir qu'il se concentre sur les dossiers internationaux, comme un véritable homme d'État. En début de soirée, l'ancien Premier ministre n'avait pas réagi dans les médias.
Nicolas Sarkozy vise, cela ne fait guère de doute, la présidentielle 2017. Il trouverait alors sur sa route, outre François Fillon, Alain Juppé. Et le maire de Bordeaux, lui, a choisi de réagir au come-back de l'ancien chef de l'État :
Je vais faire attention à deux choses, d'abord l'esprit de rassemblement droite et centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes. [...] Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions. [La candidature de Nicolas Sarkozy] ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP.
Dès qu'il y a élection, on parle d'affrontement... Non, une élection c'est démocratique, chacun défendra son point de vue et le vote interviendra. [...] Le débat s'ouvre, chaque candidat présentera son projet et la décision reviendra à nos militants, c'est ce qui va être intéressant dans les semaines qui viennent.