Cette fois, c'est officiel : vous-savez-qui revient. Difficile, face à ce tsunami médiatique, d'exister en tant que candidat à la présidence de l'UMP. Hervé Mariton a donc décidé de la jouer fair-play.
Invité à réagir sur LCI quelques minutes seulement après la publication, sur Facebook, du long texte par lequel Nicolas Sarkozy annonce sa candidature à la tête de l'UMP, le député de la Drôme explique d'abord qu'il "respecte la candidature de Nicolas Sarkozy". "Je salue ceux de mes amis qui soutiennent sa candidature et je dis maintenant qu'il faut que nous disions clairement ce que les uns et les autres proposons aux militants", explique-t-il.
Mais immédiatement après, il reprend son argumentaire bien rôdé : selon lui, ceux qui briguent la tête du parti ne devraient pas entretenir d'ambitions présidentielles, afin de préserver le parti des guerres intestines.
"Je suis le candidat de convictions, je suis aussi le candidat garant de la paix à l'UMP. Je dis que je ne serai pas candidat aux primaires présidentielles.
[...] Vous savez c'est important parce que Nicolas Sarkozy a beaucoup de force, beaucoup de puissance, et en même temps il y a d'autres candidats potentiellement aux primaires présidentielles. Alors comment on va régler tout ça ? Comment va-t-on régler la compétition entre les hommes demain ? Est-ce qu'on va prendre le risque de perdre la chance qu'on a pour le pays de gagner en 2017, de le sortir de la situation catastrophique dans laquelle la gauche l'a mis aujourd'hui ?
"
Hervé Mariton, lui, pense qu'il "ne faut pas prendre trop de risques".
"Il faut que le président de l'UMP soit désintéressé de ce débat des primaires présidentielles. Ça tombe bien je suis candidat, et il y a un problème : Nicolas Sarkozy, lui, est évidemment candidat aux présidentielles (sic) et je pense que la France, mais aussi l'UMP, les militants de l'UMP, n'ont aucun intérêt à précipiter ces choix.
"
Et puis, le député-candidat reste aussi un brin bravache. Voilà ce qu'il lance la fin de son intervention :
"Je suis David, il y a Goliath. Eh bien vous savez, David a gagné contre Goliath.
"
Une comparaison qu'il avait déjà utilisée, quelques heures plus tôt, au cours d'une interview accordée au Bien Public.
En attendant, la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy a déjà commencé son lobbying. Ils étaient nombreux à se succéder aux micros des chaînes d'info, dans les minutes qui ont suivi l'annonce du retour du patron. Parmi eux, Nadine Morano. L'eurodéputée, qui s'exprimait sur LCI peu après Hervé Mariton, a rapidement dégainé un petit scud en direction de ce dernier :
"Nous sommes dans une situation extrêmement grave d'un point de vue économique et notre famille politique ne va pas mieux, disons-le. J'entendais Hervé Mariton, pour qui j'ai beaucoup d'amitié. Mais il est en charge du projet [de l'UMP] depuis 2012 et je ne pense pas qu'il y ait un seul militant capable de ressortir une seule des idées qu'il a pu porter. Nous avons besoin de quelqu'un qui a un vrai leadership, une aura, une puissance de conviction, qui soit entendu, qui sache porter la contradiction.
"
L'autre candidat à la présidence de l'UMP, Bruno Le Maire, a lui aussi réagi au retour de Nicolas Sarkozy sur Twitter :
.@NicolasSarkozy confirme sa candidature à la Présidence de l'#UMP : que le débat commence, nous le devons à nos militants !
— Bruno Le Maire (@Bruno_LeMaire) 19 Septembre 2014