L'IGAS contredit officiellement Aquilino Morelle

Publié à 11h26, le 18 avril 2014 , Modifié à 11h44, le 18 avril 2014

L'IGAS contredit officiellement Aquilino Morelle
Aquilino Morelle © SIPA

L'IGAS parle. Contacté par les médias comme Libération ou Le Monde, l'Inspection générale des affaires sociales a livré une réponse très détaillée sur le cas d'Aquilino Morelle et le fonctionnement de cette administration en général. Concrètement, les informations données sont les mêmes que celles livrées à Mediapart. Mais cette réponse prend désormais une tournure officielle.

Ce 18 avril au matin, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine avait justement demandé à l'IGAS de "donner les informations relatives à l'activité d'Aquilino Morelle dans cette administration".

Deux éléments d'information concernent le conseiller politique du Président.

#LE LABO PHARMACEUTIQUE DANOIS

Selon Mediapart, Aquilino Morelle a travaillé ponctuellement en 2007 pour Lundbeck, un laboratoire pharmaceutique danois, alors qu'il était encore rattaché à l'IGAS. L'administration précise qu'une "autorisation préalable du chef de service" est bien nécessaire "pour toute activité d'expertise ou de consultation auprès d'une structure privée". En revanche, contrairement à Aquilino Morelle qui assure avoir demandé et obtenu cette autorisation, l'IGAS écrit :

Il n’y a pas eu de demande d’autorisation portant sur les activités d’expertise ou bien de consultation au bénéfice de l’industrie pharmaceutique dans les années récentes.
Dans le cas particulier des activités extérieures de Monsieur Aquilino Morelle, le service n’a retrouvé dans les archives que les autorisations portant sur une activité d’enseignement à l’université Paris I.

Le travail d'Aquilino Morelle pour ce laboratoire a consisté en l'organisation de deux rendez-vous avec des membres d'un organisme chargé de fixer le prix des médicaments et les taux de remboursement, le CEPS. Une prestation rémunérée 12.500 euros. Il n'a en revanche pas assisté à ces rendez-vous à cause de sa "position si peu éthique", selon un dirigeant du laboratoire de l'époque contacté par Mediapart.

#EURO RSCG

En 2002, Aquilino Morelle commence à travailler pour la société de conseil en communication Euro RSCG. Dans sa réponse à Libération, l'administration rappelle que lorsqu'un agent de la fonction public d'Etat veut partir dans le privé, y compris dans l'industrie pharmaceutique, il est mis en disponibilité et la Commission de déontologie se prononce sur la comptabilité de l'activité privée avec l'activité à l'IGAS. Et là, Aquilino Morelle a reçu un feu vert :

Dans le cas de Monsieur Morelle, la commission de déontologie a rendu des avis favorables, présents au dossier et confirmant la compatibilité des détachements de l’intéressé avec son activité antérieure à l’Igas.

Mediapart raconte que lors de cette période de mise en disponibilité, Aquilino Morelle va encore travailler ponctuellement pour l'industrie pharmaceutique. L'organisation de déjeuners pour le laboratoire américain Lilly en 2005 lui rapporte ainsi 50.000 euros. Mediapart a retrouvé le nom du contrat : "mission d'analyse et de conseil sur l'image de Lilly et préparation à la communication de crise". 

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