ROSELYNE BACHELOT, HUMORISTE - Le livre Au cœur du volcan de Maxime Tandonnet, l'un des anciens conseillers de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, nous a déjà appris que l'ex-président avait, deux ans durant, volé dans l'avion de Pablo Escobar alors qu'il était ministre du Budget d'Édouard Balladur.
C'est cette fois une anecdote légèrement plus "olé-olé" que nous y avons pioché. L'histoire d'un calembour en-dessous de la ceinture, qui montre que Roselyne Bachelot n'a pas attendu de quitter le gouvernement pour laisser libre cours à son humour débridé.
La scène se passe le 24 septembre 2008 au cours d'une réunion des ministres dans le salon vert de l'Élysée. Sont présents le Premier ministre François Fillon, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, Éric Woerth, ministre des Finances, et le président Nicolas Sarkozy.
Le Premier ministre décide d'aborder la crise des subprimes, alors que le chef de l'État "doit prononcer le lendemain son discours de Toulon sur le capitalisme financier", raconte Maxime Tandonnet. Ce dernier, conseiller immigration récemment promu au rang de conseiller intérieur (immigration et sécurité), retranscrit la conversation entre Nicolas Sarkozy, François Fillon et Brice Hortefeux :
- François Fillon : Tout le monde attend ton intervention de jeudi...
- Nicolas Sarkozy : Oui, je vais redire ce que j'ai déjà dit aux Américains à propos des banques. On ne peut pas toucher des récompenses extraordinaires quand on gagne et se mettre à l'abri des conséquences quand on perd !
- Brice Hortefeux : C'était sympa là-bas ?
- Nicolas Sarkozy : Oh oui, j'ai rencontré beaucoup de monde. J'ai même vu Kissinger au dîner offert par le rabbin Arthur. Après mon discours, je me suis retrouvé entouré de plein de jeunes filles ravissantes qui m'acclamaient en riant : "Great job ! Great job !"
"Hilare", Roselyne Bachelot intervient pour gratifier l'assistance d'un trait d'humour un tantinet graveleux :
- Roselyne Bachelot : Tu es sûr que tu ne te trompes pas d'une lettre ?
- Nicolas Sarkozy : Oui, pourquoi ?
- Roselyne Bachelot : Elles n'auraient pas dit plutôt "great zob, great zob" ?
Pour ceux qui ne le savent pas, le "zob" fait référence au "sexe masculin en argot", comme le fait fort à propos remarquer l'auteur dans une note de bas de page. Qui précise également que "cette réunion, particulièrement tendue, conflictuelle, s'achève sur ce jeu de mots et un grand éclat de rire."
La petite histoire devrait en tous cas conforter Henri Guaino dans son jugement sur celle qui est depuis devenue chroniqueuse à la télévision : en 2012, ce très fidèle soutien de Nicolas Sarkozy jugeait l'ancienne ministre "vulgaire".