"Je suis fier de la France, mais je ne sais pas si la France est fière de moi." Cité par le Parisien de ce mercredi 14 janvier, François Hollande revient, via quelques confidences, sur une semaine agitée par les attentats perpétrés en France et sur la marche républicaine qui s’en est suivie, le 11 janvier. Avec un concept qui revient régulièrement, celui de la fierté. Le chef de l’Etat affirme ainsi :
La manifestation a créé une fierté française.
Fidèle à ses vœux du 31 décembre placés sous le signe de l’anti-French bashing, le chef de l’Etat se félicite de voir dans la marche historique du 11 janvier une victoire de l’espérance. "Pour un temps", dit François Hollande :
Entre le sentiment de déclin et l’espérance, l’espérance a gagné pour un temps.
Devant un proche, François Hollande, cité par Le Figaro assure également que "la gauche, c’est Charlie" :
La gauche, c’est Charlie. Parce que Charlie, c’est la liberté, la révolte, l’insolence. C’est ce que la gauche aime le plus au fond d’elle-même.
Et d’ironiser, selon Le Parisien, à l’idée que des cars des forces de l’ordre aient pu aussi s’afficher derrière le slogan "Je suis Charlie" :
Il y avait même des Je suis Charlie sur les cars de CRS…
Pour autant, lucide, François Hollande sait que cette concorde nationale ne durera pas, que la réalité de la politique "quotidienne" reprendra ses droits et ses polémiques. Et rapidement, puisque la décriée loi Macron a commencé à être examinée à l’Assemblée nationale. Il sait aussi que la menace terroriste n’a pas été effacée et qu’elle demeure. Ce qui fait dire au Président dans une métaphore météorologico-maritime :
Il n’y avait pas de mer calme avant, il y a eu un tsunami, et il n’y aura pas de mer calme après.
Enfin, quant aux potentielles accusations de récupération politique de sa part, alors qu’il a gagné quelques points dans les sondages suite à cette séquence où il a enfilé les habits de père de la Nation, François Hollande affirme :
On n’a rien saisi du tout, c’est la situation qui nous a saisi.
[BONUS TRACK] Le courage des chefs d’Etat étrangers
La présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement pour participer à un petit bout de la marche républicaine du 11 janvier a été l’une des images fortes. Et François Hollande de se réjouir d’avoir organisé ce "G50" en si peu de temps. Et de concéder :
Je pense qu’ils se sont dit : la photo est historique.
François Hollande souligne également le "courage" de ces chefs d’Etat :
On ne s’est pas beaucoup rendu compte que, pour beaucoup d’entre eux, ce n’était pas seulement un acte de solidarité mais de courage, une transgression à leurs règles de sécurité habituelle.