C’est la crise à l’UMP. L’affaire Bygmalion a eu raison de Jean-François Copé qui, mardi 27 mai, a démissionné de la présidence du parti, remplacé par le triumvirat Juppé – Raffarin – Fillon.
Mais comment en est-on arrivé là ? Le Lab vous propose sa playlist et ainsi revivre les événements du psychodrame umpiste en musique.
La voici, créée sur Spotify
Petite précision, la première chanson n'est pas disponible sur Spotify.
Si vous avez des propositions, n'hésitez pas à les partager avec nous dans les commentaires ou sur twitter @LeLab_E1.
>> Savez-vous planquer vos sous ? Jacques Dutronc, 1984
27 février. L’hebdomadaire Le Point révèle que la filiale événementielle de la société Bygmalion, Event & cie, a touché au moins 8 millions d’euros durant la campagne présidentielle en surfacturant certaines de ses prestations. Il y a encore quelqu’un qui a répondu négativement à cette interrogation de Jacques Dutronc...
"Savez-vous planquer vos sous, à la mode, à la mode, savez-vous planquez vos sous à la mode de chez nous ?
"
>> Don’t Mess With My Man. Lucy Pearl, 2000
27 février bis. Dans un premier temps, Jean-François Copé s'en prend directement à Franz-Olivier Giesbert, patron du Point, qu’il accuse de mener une cabale contre lui et Nicolas Sarkozy. Un avis que partage son épouse. Plusieurs mois avant, dans l'émission Des paroles et des actes sur France 2, FOG avait déjà des mots très durs à l'encontre du patron de l'UMP. Ce soir-là, son épouse était sur le plateau. Et elle avait eu *très* envie ... de gifler le journaliste, exactement comme Lucy Pearl, qui chante Don’t mess with my man, littéralement "n’embrouille pas mon mec", OK ?
>> Le mal-aimé. Claude François, 1974
3 mars. Dans sa déclaration "solennelle", Jean-François Copé se pose une nouvelle fois en victime de la presse et dénonce "des méthodes dignes de l’Inquisition", "des tartuffes bouffis d’orgueil", "une vendetta", "ce nouveau cirque médiatique", etc.
"Si les apparences
Sont quelquefois contre moi
Je ne suis pas ce que l'on croit.
"
>> L’Orange. Star Academy 3, 2003
14 mai. Libération en remet une couche et dévoile de nouveaux chiffres dans l’affaire Bygmalion. Selon le quotidien, l'UMP a payé 18 millions d'euros pour l'organisation de 70 événements durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Mais certains de ces événements seraient fictifs. Le clan Fillon exige des explications. Rue de Vaugirad, on se demande un peu qui a volé, a volé, a volé, a volé, a volé l’orange du marchand…
>> Vous les copains, je ne vous oublierai jamais. Sheila, 1964
22 mai. Changement de stratégie dans la communication de Jean-François Copé. Au micro de RTL, le président de l’UMP salue le travail des journalistes dans l’affaire Bygmalion. Allez, on reste copains, hein ?
>> Et c’est parti. Nâdiya, 2004
26 mai. Au cours d’une conférence à grand spectacle, l'avocat de Bygmalion, Patrick Maisonneuve, lance une bombe : la société de communication Bygmalion a établi de fausses factures sous la contrainte de l'UMP au cours de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy, pour masquer des dépassements de frais de la part du candidat. Montant estimé ? Au moins dix millions d'euros. Le grand déballage commence :
"Et c'est parti pour le show
Et c'est parti tout le monde est chaud (hin hin)
Et c'est parti.
"
>> Rien qu’une larme. Mike Brant, 1973
26 mai. Jérôme Lavrilleux s’explique sur BFMTV. Au bord des larmes, il admet que des meetings de Nicolas Sarkozy ont été indûment facturés à l'UMP.
>> Marche à l’ombre. Renaud, 1980
27 mai. L’UMP se retrouve rue de Vaugirard au cours d'un bureau politique assez sanglant. Acculé, Jean-François Copé accepte de démissionner. De quoi ravir Dominique Dord qui lui avait suggéré un peu avant de se "barrer".
"Et j' lui ai dit
'Toi tu m' fous les glandes
Pis t'as rien à foutre dans mon monde
Arrache toi d' là t'es pas d' ma bande
Casse toi tu pues
Et marche à l'ombre'.
"
>> Sincerita. Richard Cocciante, 1983
27 mai bis. Copé est sur TF1. Dans les yeux, il jure aux Français que son "intégrité est totale". Une prise de parole où le futur ex veut se la jouer sincère. Un peu comme Richard Cocciante, quoi.
>> Jef. Jacques Brel, 1966
28 mai. D’accord, les soutiens au futur ex-président de l’UMP sont peu nombreux. Mais ils s‘affichent néanmoins. Eh non, Jef, t’es pas tout seul.
"Je sais qu’t’as le cœur gros,
Mais il faut le soulever, Jef
Non Jef t´es pas tout seul.
"
>> Et maintenant. Gilbert Bécaud, 1961
29 mai. Jean-François Copé n’est plus l’ami du petit-déjeuner. Dans Le Figaro, il se confie sur cette page de sa vie qui se tourne avec son départ de la présidence de l’UMP : "Jusqu'à maintenant, ma tartine, c'était d'aller le matin sur une radio ou une télé. Maintenant, il va falloir que je trouve d'autres tartines au petit déjeuner, je suis obligé de changer de vie."
>> Je voudrais déjà être roi. Le Roi Lion, 1993
Oui enfin, ce n’est pas parce qu’il quitte la présidence de l’UMP que Jean-François Copé range ses ambitions au placard. Toujours dans Le Figaro, il se tresse de jolis lauriers : "De toute façon, je ne vois personne d'autre dans ma génération que moi". Il se voit bien toujours président à la place du président, calife à la place du calife. Roi à la place du roi.
>> 15 juin. C’est ce jour qu’il quittera officiellement la présidence de l’UMP. Voici LA chanson à ne surtout pas passer lors de son pot de départ :
Le petit pain au chocolat. Joe Dassin, 1969
[BONUS TRACK] Without Me. Eminem, 2002
Son nom est évidemment cité dans l’affaire Bygmalion – ce qui d'après son ami Brice Hortefeux l’a rendu furieux. N’empêche, voilà que l’hypothèse d’un retour de Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène politique, dès l’automne lors du congrès exceptionnel de l’UMP, surgit… Comme le chantait Eminem en 2002, "guess who’s back ?" (devinez qui est de retour ?)