La stratégie suicidaire de la gauche

Publié à 08h30, le 09 mars 2015 , Modifié à 15h10, le 09 mars 2015

La stratégie suicidaire de la gauche
Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis, David Assouline et Laura Slimani © © XAVIER LEOTY / AFP
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Olivier Duhamel

Pour les élections départementales des 22 et 29 mars, la gauche française a battu tous les records de stratégie suicidaire. Adeptes du chacun pour soi, les différentes composantes de la gauche ont en effet organisé leur auto-élimination. Comment ?

  • La tripartition domine désormais notre vie politique

Chacun le sait et l’a vu avec la présidentielle de 2012, les municipales et les européennes de 2014. Nous sommes sortis d’un jeu à deux, droite/gauche, pour entrer dans une compétition à trois, extrême-droite, droite, gauche.  

  • Aux départementales, il faut arriver dans les deux premiers au 1er tour

Pour accéder au 2d tour, on doit atteindre la barre des 12,5% des inscrits. L’abstention va dépasser les 50%. Il faudra donc le plus souvent recueillir au moins 30% (ou être dans les deux premiers) pour rester dans la course.

  • Une seule solution, se regrouper

UMP et UDI l’ont à peu près compris. Un seul binôme représente la droite et le centre dans 69% des cantons. Les gauches ont préféré rester divisées. Elles ne sont regroupées que dans 21% des cantons.

  • Résultat obligé

La gauche éliminée, le FN favorisé. Le 22 mars au soir, les candidats de gauche seront exclus du 2d tour dans environ la moitié des cantons. La moitié ! Au profit de l’UMP, mais, surtout, du FN.

Conclusion : les départementales de mars 2015 resteront dans l’histoire comme un des plus grands suicides de la gauche. Impopulaire au pouvoir, en désaccord sur nombre de sujets, elle possède encore un ciment qui la lie : le rejet de l’extrême-droite. Mais en restant divisée, elle lui permettra de s’afficher, le 22 mars, comme le premier parti de France. Difficile de faire pire. 

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