DRAPEAU BLANC - Depuis dimanche et son interview au JDD, Martine Aubry est partout. Va-t-elle mener la fronde pour autant ? Ce n'est pas dans son agenda : si elle s'est associée à des frondeurs tels que Christian Paul ou Jean-Marc Germain, la maire de Lille ne compte pas utiliser ses troupes pour contrer le vote du budget. Cité dans un article du Monde ce lundi 20 octobre, le député aubryste François Lamy se veut rassurant : "Ce n’est pas parce qu’on n’est pas à 100 % d’accord avec une politique économique qu’on va passer dans l’opposition", a-t-il déclaré au quotidien.
Sur d'autres sujets, comme le travail du dimanche ou les seuils sociaux, Martine Aubry entend bien se faire entendre. François Lamy n'hésite pas à comparer le courant aubryste à un autre courant qui officie... au sein du gouvernement, celui des ministres PRG. Pour le député, c'est bien la preuve que Manuel Valls peut faire des concessions :
Manuel Valls a fait la preuve de sa capacité à écouter, en faisant des concessions au PRG. En plus, nous, nous ne sommes pas dans la menace.
"La menace", référence aux quatre ultimatums de Jean-Michel Baylet menaçant de quitter, au nom du Parti radical de gauche, le gouvernement. Des menaces qui lui ont permis tout récemment de négocier quelques compromis sur la réforme territoriale ou l'impôt sur le revenu.
Martine Aubry ne menace pas, mais elle semble "être en permanence dans à la manœuvre" à en croire Jean-Jacques Urvoas, député socialiste proche de Valls et président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale. Il l'a comparée sans la nommer à l'impératrice chinoise Cixi qui "gouvernait derrière le rideau".