INFO LAB – Le gouvernement est perdu dans sa communication au point … de se tourner vers l’un des anciens conseillers en communication de François Mitterrand à la réputation sulfureuse, Gérard Colé.
Dans un email envoyé ce mercredi 12 mars que le Lab s'est procuré, Philippe Guibert, le patron du Service d’information du gouvernement, a en effet adressé une invitation à l’ensemble des conseillers en communication du gouvernement à un prochain "entretien du SIG" autour de deux communicants : Philippe Moreau-Chevrolet, un blogueur pour le site Le Plus qui critique très régulièrement la communication de l'exécutif, mais, surtout, Gérard Colé, ancien conseiller de François Mitterrand au passé controversé.
Voilà le mail d'invitation à cette rencontre qui sera, explique le patron du SIG, l'occasion d'examiner des "pistes pour améliorer la communication politique du gouvernement" , en se demandant si "la manière de communiquer a suffisamment évolué depuis les années Mitterrand" :
Gérard Colé, qui a travaillé avec Jacques Séguéla et Jacques Pilhan au service de François Mitterrand à partir de la fin des années 1970, a accompagné de très près le premier septennat de François Mitterrand à l'Elysée.
Problème ? En juillet 1989, François Mitterrand le nomme à la tête de la future Française des jeux ... où, ainsi que le rappelait très récemment Le Parisien, "sa gestion légère lui vaudra de gros ennuis avec la justice et obligera Mitterrand à mettre fin par décret à ses fonctions en décembre 1993".
Ces dernières semaines, Gérard Colé a lancé une campagne très dure contre la Française des jeux, accusant la société d'avoir trompé ses joueurs pendant des années, ce qui lui a valu, en retour, une plainte pour "pressions exercées sur le cours de la justice".
L’histoire dans l’histoire, c’est aussi la drôle de posture adoptée par le SIG à l'occasion de cette résurrection de Gérard Colé.
D'ordinaire, le service d'information du gouvernement, qui est "l'agence interne" de la communication de l'exécutif, se place en position d'exécutant vis-à-vis des conseillers du gouvernement. Là, la posture est toute autre : l'administration se met à vouloir dire aux ministres comment communiquer ...