Il s’était dit, en 2007, favorable à la dépénalisation du cannabis. Sept ans plus tard, sa position n’a pas fondamentalement évolué. Et sa récente élection à la présidence de l’UDI n’y a rien changé non plus.
Invité ce dimanche 16 novembre du Grand Jury sur RTL, Jean-Christophe Lagarde a dit être favorable à "ouvrir la réflexion sur le sujet" de la dépénalisation du cannabis. Il développe :
"Est-ce qu’on peut être réaliste ? Est-ce qu’aujourd’hui la pénalisation du cannabis empêche quelque consommateur que ce soit de trouver sa drogue dans n’importe quelle rue, quelle ville de notre pays ? Non. Est-ce que ça absorbe la moitié de l’énergie du travail des forces de police ? Oui.
"
Il poursuit, pensant qu’il "ne faut pas de tabou", son raisonnement sur ce sujet sensible et potentiellement polémique – Vincent Peillon en sait quelque chose - :
"Le système actuel est inefficace puisqu’il y a beaucoup de gens qui se droguent et que ça nourrit des mafias internationales et dans nos banlieues. Je voudrais qu’on ouvre la réflexion et qu’on observe ce qui est testé ailleurs.
"
Déplorant qu’il y a "une insuffisance de nos politiques d’éducation publique à la santé", Jean-Christophe Lagarde insiste :
"On se rassure, on se donne bonne conscience en disant que c’est interdit et que ça n’existe pas. Le problème, c’est que ça existe, ça détruit la santé de nos gamins et ça nourrit des mafias. Je ne veux pas rester silencieux face à ça.
"
En octobre 2012, Vincent Peillon, alors ministre de l’Education nationale du gouvernement Ayrault, avait fait, un dimanche soir, un plaidoyer pour la dépénalisation du cannabis , se disant favorable à ouvrir le débat. Une sortie qui lui avait valu un recadrage de François Hollande et Jean-Marc Ayrault et qui avait failli lui coûter son poste, l’opposition - UMP, Modem et FN - faisant feu sur le ministre .
[BONUS] Favorable à l’expérimentation des salles de shoot
Interrogé dans la foulée de sa prise de position sur la dépénalisation du cannabis sur les salles de shoot, Jean-Christophe Lagarde s’est également dit favorable à une expérimentation des salles de shoot.
"L’essayer n’est pas une mauvaise idée parce qu’il faut regarder les résultats.
"
Des prises de position qui n’engagent pas son parti, l’UDI, puisque le parti centriste "n’est pas un régiment", dit-il, et que l’on peut "nourrir des débats, y compris en interne".