Le plaidoyer de Vincent Peillon pour la dépénalisation du cannabis

Publié à 20h31, le 14 octobre 2012 , Modifié à 10h20, le 15 octobre 2012

Le plaidoyer de Vincent Peillon pour la dépénalisation du cannabis
Vincent Peillon, le 24 août 2012. (MaxPPP)

LÉGALÉGALISATION - Déclaration la plus fracassante de notre multiplex politique, Vincent Peillon veut rouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis, pourtant clos par le premier ministre lui-même, au début du mois de juin.

"C'est quand même une question qui se pose sérieusement " a lancé ce dimanche 14 octobre le ministre de l'Éducation nationale sur les ondes de France Inter.

  1. "Je souhaite qu'on puisse avancer sereinement"

    Sur franceinfo.fr

    > Le contexte

    Le ministre de l'Éducation nationale est interrogé ce dimanche 14 octobre sur la mise en examen de Florence Lamblin, adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris, dans une affaire de blanchiment d'argent lié à un trafic de drogue. Une information révélée vendredi 12 octobre par Europe1.

    Après avoir estimé que "cette dame est manifestement dans la rubrique faits divers", Vincent Peillon répond à une question sur la dépénalisation du cannabis.

    > Le verbatim

    C'est un sujet majeur. Je vois quasiment tous les soirs à la télévision des reportages pour montrer les trafic illicites de nos banlieues.

    C'est quand même une question qui se pose sérieusement de savoir si nous ne pourrions pas lutter contre ces trafics en organisant par l'État la capacité...

    Vincent Peillon ne finit pas sa phrase pour une digression faisant référence à un article du Parisien, dimanche 14 octobre, intitulé "les bobos parisiens, clients fidèles des dealeurs"(lien payant).

    Quand je vois en plus les millions de bobos, qui paraît-il sont les mêmes qui font les commentaires et qui vont se servir [en cannabis] dans les proches banlieues- donc je pense que cette interrogation mérite d'être menée.

    Vincent Peillon se dit ensuite "très étonné du côté un peu retardaire de la France sur un sujet qui pour [lui] est d'ampleur". Il avance trois arguments.

    > L'argument économique en temps de crise

    Il y a une économie parallèle dans ce pays, c'est l'économie de la drogue.

    > La repression ne sert à rien

    Alors on peut lutter par les moyens de la repression, je suis absolument pour. Mais en même temps je vois que les résultats ne sont pas très efficaces. 

    > Même un ancien ministre de l'Intérieur est pour

    J'ai vu d'ailleurs que l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant avait posé ce débat [de la légalisation du cannabis à visée thérapeutique, le 4 octobre, dans Libération, ndlr] . Je lui avais donné raison à l'époque. Je le fais encore aujourd'hui.

    "Sur la dépénalisation?" le relance le journaliste de France Inter.

    Vincent Peillon;

    Bien sûr. Et sur le fait de mettre fin au trafic de cette façon là.

    Conclusion du ministre :

    Cette question est posée et je souhaite qu'on puisse avancer sereinement.

    Le ministre de l'Éducation Nationale s'oppose ainsi frontalement à son premier ministre. Jean-Marc Ayrault qui estimait en juin, sur TF1 que la dépénalisation "n'est pas à l'ordre du jour".  Il répondait alors à Cécile Duflot.

    [Son] Le plaidoyer pro-légalisation de Vincent Peillon, isolé par France Info : 

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