Les conseils de Cécile Duflot à Alexis Tsipras et Syriza

Publié à 07h47, le 26 janvier 2015 , Modifié à 07h48, le 26 janvier 2015

Les conseils de Cécile Duflot à Alexis Tsipras et Syriza
Cécile Duflot © AFP

Cécile Duflot fait partie des plus fervents supporters français du parti de gauche radicale grec Syriza, large vainqueur des élections législatives dimanche 25 janvier. Présente au meeting de soutien organisé à Paris le 19 janvier, où elle a répété qu'elle était "à [sa] place", la députée écologiste publie ce lundi une tribune dans Libération. Un texte dans lequel elle salue l'avènement de "l'heure d'une alternance en Europe", appelle à "appuyer les réformes que souhaite porter ce nouveau gouvernement" et... délivre une mise en garde.

"La victoire de Syriza nous donne la possibilité d'en finir avec ce cycle infernal" de l'austérité en Europe et "ouvre enfin une brèche dans le glacis libéral", estime d'abord l'ancienne ministre du Logement. La députée de Paris plaide pour une mobilisation continentale en faveur du parti anti-austérité hellène :

Nous devons engager une vaste campagne européenne pour que les gouvernements nationaux acceptent les propositions grecques. [...] Nous devons aussi appuyer les réformes que souhaite porter ce nouveau gouvernement : la mise en place d'un cadastre, la lutte contre l'évasion fiscale et le contrôle tant des armateurs que de l'Église.

Mais elle enchaîne immédiatement sur une série de conseils destinés à Alexis Tsipras. Un appel notamment à ne pas mettre en oeuvre "une politique aveugle de relance" et à ne pas oublier l'environnement, entre autres. Cécile Duflot écrit :

Nous devons aider la Grèce, mais nous devons aussi l’inviter à ne pas tomber dans le piège traditionnel de la gauche. A une politique absurde d’austérité ne doit pas succéder une politique aveugle de relance. Tant les enjeux environnementaux que la lutte contre la pauvreté sont au cœur des urgences grecques. Que M. Tsipras ne s’enferme pas dans une course mystique à la croissance et fasse le choix d’une politique ciblée d’investissements. A quelques mois de la Conférence climat, il serait par exemple fort dommage que ce nouveau gouvernement privilégie le choix d’ouvrir des centrales à charbon plutôt que d’engager une véritable transition énergétique. A l’épreuve du pouvoir, tel sera le plus grand défi de Syriza, celui de bâtir un nouveau modèle de développement qui mise sur le partage et la coopération, plutôt que sur la concurrence. 

"Des mesures immédiates peuvent être prises, à commencer par la mutualisation des dettes et une véritable transition énergétique", ajoute l'ancienne patronne d'EELV pour illustrer sa volonté d'une"conscience européenne basée sur la solidarité" qui peut déboucher selon elle sur la construction des "États Unis d'Europe". Et de poursuivre :

La relance écologique peut être un véritable horizon de sortie de crise pour ce projet européen. 

Une "sortie de crise" envisageable après "cette excellente nouvelle grecque" ouvrant la voie à "une alternance européenne". Cette dernière "a démarré à Athènes. Elle ne fait que commencer", écrit enfin Cécile Duflot.

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