LOBBYING - Très opposés à la loi Macron qui vise les professions réglementées, les notaires se payent Bercy dans la presse. Ce 9 décembre, à la veille d'une manifestations à Paris et avant la présentation du projet de loi en conseil des ministres, les notaires de France ripostent avec une pleine page de pub dans Le Figaro, Libération, Les Echos ou encore L'Opinion.
Suivant le principe du fact-checking, les notaires assurent que "Bercy a tout faux" et reviennent sur trois idées reçues sur leur profession : "on manque de notaires en France", "les frais de notaires reviennent aux notaires" et "les notaires sont des enfants de notaires".
Le projet de loi Macron prévoit de renforcer la concurrence dans certains secteurs protégés. Il veut ainsi libéraliser l'installation des nouveaux arrivants pour les professions réglementées comme celles de notaires, huissiers ou commissaires-priseurs, bouleverser les grilles tarifaires et permettre l'ouverture du capital des sociétés à d'autres professions libérales. Les professionnels du secteur refusent pour leur part de passer pour des "rentiers", craignent de se paupériser et de voir se créer des déserts juridiques.
L'utilisation de la pub pour viser une mesure gouvernementale est en tout cas loin d'être inédite. En 2012, Ferrero avait utilisé le même procédé pour s'opposer à une surtaxe sur l'huile de palme utilisée dans son produit fétiche, le Nutella et adoptée au Sénat. Cette taxe rebaptisée "taxe Nutella" n'avait finalement pas été adoptée définitivement, ni même soutenue par le gouvernement.
Un mois plus tôt, Mc Donalds avait également utilisé la publicité et le fact-checking dans la presse pour contre-attaquer après le rapport négatif d'un député PS sur la baisse de la TVA dans la restauration. Un député nommé Thomas Thévenoud.