JE VAIS VOUS RÉPONDRE – C’est désormais officiel. Via une tribune Facebook puis une interview au 20h de France 2, Nicolas Sarkozy fait son retour dans la vie politique, via sa candidature à la présidence de l’UMP. Si l’ancien président emploie de nouvelles rengaines, comme les « deux neurones », il a surtout dû répondre à certaines questions de Laurent Delahousse.
Enfin presque. Sur certaines questions, Nicolas Sarkozy utilise deux méthodes pour éviter de répondre. Première méthode: "Je vais vous répondre mais d'abord..." consiste à détourner la question première pour aborder une thème relatif, pas en rapport direct avec la question. La deuxième technique consiste à critiquer les questions de Laurent Delahousse, qu'il ne juge pas assez précises pour mieux digresser.
Quelles questions pour quelles réponses? Le Lab vous décrypte les pirouettes de Nicolas Sarkozy en quatre questions.
# Son bilan (acte I)
- Ce qu'on lui a demandé: Après avoir présenté « son expérience » et expliqué le cheminement qui l’a amené à revenir en politique, l’ancien président est interrogé sur son bilan et sur la crédibilité de son retour.
- Ce qu’il a vraiment répondu : L'ancien chef de l'Etat met en avant son discours de vérité pendant la campagne de 2012 ("je n'ai pas menti") opposé à celui de François Hollande, selon lui, qu'il juge être une "longue litanie de mensonges". Résultat: un renvoi au bilan de François Hollande pour mettre en avant le sien.
Retrouvez le cheminement de sa réponse ici:
# Les affaires
- Ce qu'on lui a demandé: Nicolas Sarkozy doit répondre à la question sur les affaires judiciaires en cours, qui pourraient remettre en cause son retour.
- Ce qu'il a vraiment répondu: En substance, Nicolas Sarkozy explique que son retour n'aurait aucun sens si les ennuis judiciaires étaient réels.Et de renverser la situation par une autre question: "Si j’avais la moindre chose à me reprocher, si j’avais peur, est-ce que je reviendrais ? "
# Son bilan (acte 2)
- Ce qu'on lui a demandé: Nicolas Sarkozy doit répondre aux propos de François Hollande du 18 septembre qui jugeait avoir récupérer la France "en faillite" selon l'expression de François Fillon.
- Ce qu'il a vraiment répondu: Cette fois, l'ancien chef de l'État insiste sur la bonne croissance de l'année 2011 (1,7%), pour mettre en avant son bilan qu'il juge peu relayé. Mais, au delà de ce seul chiffre, il termine par répondre en attaquant de nouveau François Hollande et les taux de la croissance depuis 2012.
# Les augmentations d'impôts
- Ce qu'on lui a demandé: Laurent Delahousse choisit alors des questions fermées pour obliger l'ancien président à répondre. Notamment sur l'augmentation des impôts (28 milliards) durant son quinquennat.
- Ce qu'il a vraiment répondu: Pas grand chose en réalité. A l'évocation du chiffre, Nicolas Sarkozy affirme bien vouloir tenir une émission spéciale sur son bilan. Derrière cette pirouette, il enchaîne sur la nécessité d'enlever "l'idéologie" au débat fiscal français, sans revenir sur le chiffre de Laurent Delahousse. Il termine son intervention sur la fuite des jeunes français à l'étranger, ce qui n'était vraiment le thème de la question.