Les frondeurs dans le viseur. À gauche, les tenants de la ligne gouvernementale lancent l'offensive contre les députés socialistes critiques vis-à-vis de leur action, après la décision de recourir à l'article 49.3 pour faire adopter la loi Macron. Une décision motivée par la petitesse de la majorité réunie pour voter ce texte, notamment en raison de l'opposition de "plusieurs dizaines" de parlementaires socialistes.
Premier à dégainer : Bruno Le Roux. Au sortir d'une réunion de députés de la majorité à l'Assemblée nationale mardi après-midi, le patron de la majorité gouvernementale a clairement menacé les frondeurs, estimant qu'afin de "vivre ensemble", les élus socialistes devaient "accepter les règles de vie commune" ou "aller voir ailleurs"
Tous ont dit que si nous voulions vivre ensemble, il fallait accepter les règles de vie commune et que ceux qui ne voulaient pas les accepter devaient aller voir ailleurs. [...] Je verrai dès la semaine prochaine ceux qui nous ont manqué dans ce moment pour essayer de voir avec eux si nous pouvons continuer à travailler ensemble.
La deuxième lame est venue de la part de Manuel Valls, invité du JT de TF1. Le Premier ministre s'est fait très clair, indiquant qu'il n'a "pas de temps à perdre avec ceux qui ont d’autres objectifs qui n’ont rien à voir avec l'intérêt général" :
Le message que nous envoyons ce soir - pas aux frondeurs mais aux Français - c'est que les réformes vont se poursuivre. Vous croyez que je vais perdre du temps avec ceux qui ont d’autres objectifs qui n’ont rien à voir avec l'intérêt général ?
Au même moment sur France 2, Emmanuel Macron en a mis une troisième couche, fustigeant "les choix faits par certains qui ont fragilisé la majorité". Et d'ajouter :
La gauche qui ne veut rien faire, elle ne sert à rien.
Auparavant, Jean-Marie Le Guen s'en était lui aussi pris aux frondeurs. Sur BFMTV, le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement a d'abord critiqué leurs "dénonciations idéologiques qui font peur le soir aux petite enfants quand ils s’endorment". Avant d'expliquer que les frondeurs constituaient "un problème que nous réglerons entre nous". Quelques minutes plus tard, les comptes se réglaient en direct à la télé.