"Il sera sans doute nécessaire de prendre de nouvelles mesures". Devant les préfets réunis au ministère de l’Intérieur vendredi dernier, Manuel Valls avait semblé préparer les esprits à un renforcement de l’arsenal législatif ou réglementaire destiné à la lutte contre le terrorisme. Selon Le Figaro de ce lundi 12 janvier, on en prend bien le chemin.
Au lendemain de manifestations monstres dans toute la France en hommage aux victimes des attentats islamistes de Charlie Hebdo, Montrouge et Vincennes, une nouvelle réunion de crise est organisée lundi matin à l’Elysée. Au menu : la préparation de nouvelles mesures qui pourraient être détaillées par Manuel Valls à l’Assemblée nationale dès mardi, jour de la reprise des travaux parlementaires.
L’exécutif cédera-t-il aux injonctions d’une partie de la droite, qui réclame un durcissement conséquent de la législation ? Deux mois après l’adoption d’une loi sur la lutte anti-terroriste, portée par Bernard Cazeneuve, rien n’est moins sûr. Mais le statu quo n’est pas satisfaisant pour autant, comme l’explique une source à Matignon citée par Le Figaro :
Entre ceux qui pensent qu’il ne faut toucher à rien et ceux qui disent qu’il faut tout changer, le premier ministre estime qu’il y a des marges d’adaptation.
Grand soir antiterroriste ou politique des petits pas, l’UMP semble en tout cas divisée sur la question. Si l’ancienne ministre Valérie Pécresse appelle dimanche à un Patriot Act à la française, soit un projet de loi musclé inspiré des lois d’exception américaines post-11 septembre, Bruno Le Maire se veut beaucoup plus mesuré. Toujours dans Le Figaro, l’ancien ministre de l’Agriculture évoque un "échec collectif" :
Je ne suis pas certain que nous aurions évité ce drame avec une mesure ou deux en plus.