Marine Le Pen dédouane son parti des propos haineux d’une candidate et renvoie la balle à un parti affilié au FN

Publié à 16h50, le 23 février 2015 , Modifié à 17h09, le 24 février 2015

Marine Le Pen dédouane son parti des propos haineux d’une candidate et renvoie la balle à un parti affilié au FN
Marine Le Pen © PASCAL GUYOT / AFP

C’EST PAS MA FAUTE À MOI – Comment souvent à l’approche d’élections locales, les déclarations passées des candidats frontistes font l’objet de toutes les attentions de leurs adversaires mais aussi du parti lui-même, soucieux de dédiabolisation. Une vigilance qui a amené la formation de Marine Le Pen à prendre des mesures contre plusieurs de ses représentants accusés de dérapages xénophobes ou homophobes ces derniers temps. Mais pas cette fois…

Chantal Clamer aurait pourtant toutes les raisons d’être sanctionnée. Cette candidate aux élections départementales dans l’Ariège, soutenue par le Rassemblement Bleu Marine, succursale du FN, est accusée depuis vendredi de propos sulfureux. Témoins, ces tweets anciens mais pas moins polémiques exhumés par ses adversaires locaux du Front de gauche et d’Europe Ecologie-Les Verts et relayés ce lundi par des utilisateurs du réseau social :



Pour sa défense, Chantal Clamer (dont le compte Twitter est fermé depuis plusieurs mois) a expliqué à la presse que ses messages concernant les lesbiennes avaient été écris par d’autres sur son téléphone. Semi-mea culpa par contre sur ceux concernant l’islam, auprès de Metronews.fr :

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C’est une réaction émotionnelle après avoir vu, sur Twitter, la vidéo d’une jeune femme traînée dans la rue à moitié décapitée devant une foule hilare (…). Il aurait fallu écrire 'islam radical' ou 'islamisme'.

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Accablant ? Certes, a convenu Marine Le Pen en évoquant lors d'une conférence de presse ce lundi des propos "extrêmement maladroits" et un "amalgame" injuste commis par la candidate. Et d’insister :

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On lui a fait comprendre qu’elle était allée trop loin, elle l’a reconnu.

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La présidente du FN s'est toutefois dédouanée de toute responsabilité dans cette gênante affaire. Car Chantal Clamer n'a pas été investie par le FN mais par le Siel (Souveraineté, Indépendance et Libertés), un petit parti affilié au Front national via le Rassemblement Bleu Marine.

C’est donc au dit-Siel de décider si la candidate doit être exclue ou non, a tranché Marine Le Pen devant la presse.

De la poudre aux yeux pour les membres du "Rassemblement à gauche", les rivaux de Chantal Clamer aux départementales qui ont relevé ses tweets polémiques. "Le FN connaît très bien" celle qui a été élue "en deuxième position sur la liste FN" aux dernières municipales à La-Tour-du-Crieu (en Ariège, toujours), ont-ils dénoncé vendredi dans un communiqué.

Des reproches en partie validés par Karim Ouchikh, patron du Siel. Contacté par le Lab mardi 24 févier, ce proche de Marine Le Pen ne semble pas disposé à assumer seul les écarts de conduite de Chantal Clamer. Il explique :

 

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Madame Clamer a été investie par le FN pour les municipales et n'a adhéré au Siel qu'à l'automne 2014. Quand aux départementales, elle a été investie par une commission mixte Siel-FN. Le Front aura donc son mot à dire dans la procédure de sanction qui pourrait être engagée contre elle.

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Karim Ouchikh confirme que Chantal Clamer passera vendredi 27 février devant un conseil de discipline. Deux scénarios sont sur la table, si la culpabilité de l'élue est démontrée : son exclusion ou sa suspension du Rassemblement bleu Marine.

[Edit mardi 24 février 17h09] - Ajout du commentaire de Karim Ouchikh au Lab

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