Noël Mamère critique le 49.3 et le passage du "Je suis Charlie" au "Je suis Macron"

Publié à 15h30, le 23 février 2015 , Modifié à 15h35, le 23 février 2015

Noël Mamère critique le 49.3 et le passage du "Je suis Charlie" au "Je suis Macron"
Noël Mamère © MIGUEL MEDINA / AFP

NOËL AMER - Il ne digère pas le 49.3. Un peu moins d'une semaine après le "passage en force" de l'exécutif sur la loi Macron à l'Assemblée nationale, Noël Mamère consacre son billet de blog hebdomadaire sur Rue89 à cette "mauvaise manière faite à la majorité", qui démontre selon lui que "le gouvernement Valls, droit dans ses bottes, ajoute maintenant l’autoritarisme à sa politique de droite assumée".

Lundi 23 février, le député écologiste en a donc gros. Gros, car cette manœuvre de François Hollande et Manuel Valls acte à son sens la mort de "l'esprit du 11 janvier". Il écrit :

L’esprit du 11 janvier a expiré à 16h25 le mardi 17 février, quand Manuel Valls a sorti l’arme du 49-3 pour imposer la loi Macron aux parlementaires réticents.

Gros, plus largement, car l'élu de Gironde déplore le remplacement de cette union nationale par une démarche purement partisane :

En moins d’un mois, on est passé de l’unité nationale, version 'je suis Charlie' à l’unité du PS, version 'je suis Macron'.

Une logique de domination interne dont Noël Mamère juge qu'elle devrait dissuader les Verts comme Jean-Vincent Placé ou François de Rugy qui militent pour un retour au gouvernement, qu'il compare au passage à la troïka (BCE, FMI et Commission européenne) :

D’une certaine manière, on peut dire que ce coup de force clarifie la situation et oblige chacun à prendre ses responsabilités. Si au terme des élections départementales, un remaniement partiel permet à quelques écologistes et responsables socialistes d’intégrer l’équipe de cette troïka, ils sauront quel est le prix du plat de lentilles accompagné de l’huile de ricin qu’ils devront absorber.

Gros, enfin, car tout cela profite dans son esprit à Marine Le Pen. Le maire de Bègles accuse "les hiérarques du PS" de "renforcer la crise démocratique" qui porte le Front national en tête des sondages :

En censurant le Parlement, les hiérarques du Parti socialiste renforcent la crise démocratique. Quand 30% des électeurs s’apprêtent à plébisciter Marine Le Pen et son parti, ces pompiers pyromanes prennent le risque de décourager encore un peu plus les électeurs de gauche et écologistes, dégoûtés par l’arrogance et le mépris de ces nouveaux marquis qui s’assoient sur leurs promesses de campagne et jouent contre leur camp.



La gauche va dans le mur en klaxonnant. Pendant ce temps-là, Marine Le Pen regarde le match à la télé. Comme si rien ni personne ne pouvait plus l’empêcher d’arriver au pouvoir.

Du rab sur le Lab

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