ÇA VA BARDER ... OU PAS - Promis, ça va être sportif ! Une grosse explication entre les patrons de Solférino et les "frondeurs" et autres opposants à la loi Macron. Suite à l'utilisation du 49-3 pour faire passer le texte face à l'hostilité d'une partie du groupe socialiste qui menaçait de s'abstenir ou de voter contre, l'exécutif et les patrons du parti et du groupe socialiste à l'Assemblée ne décolèrent pas. Est annoncée pour mardi 24, une réunion tonique du Bureau national du PS (l'instance dirigeante du parti où sont représentées toutes les tendances du parti). Une explication de texte qui ne devrait pas entraîner pour autant de sanction.
Pourtant, comme le note le Parisien du 22 février, en chœur, ce week-end, les mises en gardes ont fusé. Jean-Christophe Cambadelis a annoncé vouloir "mettre les points sur les I." Manuel Valls, en marge des célébrations du Nouvel an chinois a déclaré : "J'avais l'impression qu'on avait déjà sifflé d'une certaine manière (...) la fin de la recréation cette semaine". François Hollande, au salon de l'Agriculture, samedi, a lui appelé sa majorité à "la responsabilité" et à "la lucidité."
Sauf que voilà, à part quelques éclats de voix, il ne devrait pas se passer grand chose. Le sénateur, proche du Premier ministre, Luc Carvounas estime que :
Il nous faut une discussion franche et directe... tant que nous ne saurons pas jusqu'où veulent aller les frondeurs ! ( ...) mais il ne faut pas ajouter de la crise à la crise.
Secrétaire national du parti, le député Eduardo Rihan-Cypel martèle :
Le parti doit réaffirmer son autorité et rappeler des règles collectives intangibles notamment dans le respect de la discipline majoritaire.
Mais ceux qui attendent des sanctions, peuvent toujours... attendre. En effet, comme le note un frondeur, faute de vote, aucune liste ne recense les opposants au texte susceptibles d'être sanctionnés. Et puis, au PS on est habitués à ce type de séance collective. Stéphane Le Foll le reconnaissait dimanche. Le porte-parole du gouvernement se rappelait alors l'épisode du traité constitutionnel en 2005, soutenu par le PS après un vote interne. Ce qui n'avait pas empêché certains comme Laurent Fabius ou Jean-Luc Mélenchon de prôner le non. Une seule sanction, pour Laurent Fabius qui avait perdu sa place au Secrétariat national du parti.
Nulle sanction en 2005... comme en 2012. Des députés s'étaient alors opposés au traité budgétaire européen. Beaucoup de déclarations tempétueuses et d'avertissement là encore pour, au final, aucune sanction.
Les dernières sanctions datent, en effet, de 1998. Six parlementaires de la gauche du PS avaient reçu un blâme pour avoir voté contre ou s'être abstenu sur le passage à l'Euro. Julien Dray, alors député et Jean-Luc Mélenchon, sénateur, étaient concernés tout comme Alain Vidalies alors député, aujourd'hui membre du gouvernement.
Les frondeurs ne sont donc pas inquiets outre mesure. L'un d'eux grince :
On ne va quand même pas faire exploser le PS parce que l’exécutif s'est mis en tête d'appliquer le rapport Attali !