MARCHANDAGE – "Nous avons passé un accord avec le président." Le député PS Pascal Cherki explique au JDD, ce 16 septembre, pourquoi l’aile gauche du Parti socialiste pourra voter contre le traité européen, et donc échapper à la discipline de vote demandée par le Premier ministre lui-même.
"Bruno arrête, tu vas te ridiculiser"
Depuis l’été, les députés de l’aile gauche du PS mènent la fronde contre le traité budgétaire européen et menacent de ne pas voter le texte lorsqu’il sera soumis au Parlement en octobre.
Ce qui leur avait valu un recadrage du Premier ministre fin août. Pour Jean-Marc Ayrault, qu’un socialiste vote contre le traité budgétaire était tout bonnement "impossible".
Président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux avait également expliqué que les députés PS n’auraient pas de liberté de vote. En particulier sur ces questions européennes.
Pourtant, leur requête "risque de rester lettre morte", écrit, dimanche 16 septembre, le Journal du dimanche.
Fervent opposant à ce pacte budgétaire, le député Pascal Cherki explique au JDD pourquoi les proches de Benoît Hamon tiendront leur position :
Nous avons passé un accord avec le président.
Les termes de l’accord sont simples : une liberté de vote sur le pacte budgétaire européen en échange d’un ralliement à la motion "majoritaire" du duo Aubry-Ayrault et dont le premier signataire, Harlem Désir, est désormais connu. De fait, à quelques exceptions près, l’aile gauche s’est ralliée à la motion majoritaire.
L’assentiment donné par François Hollande a donné des ailes à cette mouvance de la gauche du parti. Et rogné l’emprise de Bruno Le Roux sur son groupe. A tel point que Pascal Cherki, dont les propos sont rapportés par le JDD, met en garde le député de Seine-Saint-Denis :
Bruno, arrête. Tu vas te ridiculiser. Tu n’as pas les moyens de mettre ta menace à exécution.
Quant à François Hollande, il joue décidément les négociateurs avec l’aile gauche du parti. Selon Libération, le chef de l’Etat est intervenu directement auprès de Benoit Hamon pour négocier des places au conseil national du PS. Le but : satisfaire ses demandes pour "garder une relation directe et solide avec l’aile gauche par la suite". [Plus d’explication ici]