Martine Aubry veut se faire entendre mais ne peut pas "passer avec un rouleau sur Macron pour en faire une crêpe"

Publié à 16h11, le 10 février 2015 , Modifié à 19h22, le 10 février 2015

Martine Aubry veut se faire entendre mais ne peut pas "passer avec un rouleau sur Macron pour en faire une crêpe"
Emmanuel Macron et Martien Aubry/ Montage AFP © FRED TANNEAU / PHILIPPE HUGUE/ AFP

CRÊPE LILLOISE  - La trajectoire de la maire de Lille est parfois difficile à suivre : vif coup d'éclat contre la loi Macron en décembre puis une pause avant le dépôt de sa contribution la semaine dernière en vue du congrès du PS. Pour ses proches, pas de doute, sa voix doit porter, d'ailleurs, elle porte. Ainsi, la loi Macron. Le jour de la présentation du texte, le 10 décembre dernier, Martine Aubry dans une tribune dans le journal Le Monde  expliquait ses "points durs". En ligne de mire, le travail le dimanche, elle écrivait alors : 

Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville.

Pour son entourage, elle a été entendue :"le texte est très différent (maintenant NDLR) ça a servi !"  Que faire de plus, c'est visiblement compliqué. La ligne Macron, ce n'est pas la tasse de thé de Martine Aubry mais comme le note amusé, auprès du Lab, un membre de son entourage :

Elle peut pas passer avec un rouleau sur Macron pour en faire une crêpe ! 

La prochaine étape est donc, passée la chandeleur, le Congrès du parti prévu pour le début du mois de juin à Poitiers. Sa contribution : "c'est sa ligne" . Une petite piqure de rappel à l’exécutif sur ses engagements de campagne. Les quelques lignes de conclusion de ce texte constituent également une nouvelle petite mise en garde contre le ministre de l'économie  :  

Notre modèle ne peut être l’individualisme et le consumérisme avec des horizons tracés par de nouveaux Guizot qui clameraient encore « Enrichissez-vous » pour paraître modernes.

Une allusion à la déclaration du ministre au début de l'année qui estimait qu'il fallait "des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires".

Autre "petit avertissement" : "La modernité, ce n’est pas passer le XXIème siècle à déconstruire pierre par pierre ce que l’on a bâti au XXème siècle. Le repos dominical, c’était il y a un siècle en 1906 ! L’assurance chômage, il y a 56 ans !  (...) Sur tous ces sujets, les études sérieuses et précises montrent qu’il n’y a aucune création d’emplois à attendre du démantèlement de ces protections collectives, bien au contraire." 

Déposera-t-elle ou pas une motion (ce qui permet de compter ses troupes au PS ) ? Pour l'instant, "ce n'est pas tranché"

Du rab sur le Lab

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