Ils sont tous deux de grands adeptes des réseaux sociaux, mais il faut croire qu’ils ont du mal à communiquer entre eux. Dans un mail aux militants PS de sa circonscription, la députée de Gironde et ex-ministre Michèle Delaunay désapprouve la candidature de Vincent Feltesse aux régionales de décembre, révèle Sud-Ouest ce lundi 27 avril.
La faute du suppléant de Michèle Delaunay, par ailleurs conseiller de François Hollande à l’Elysée ? S’être déclaré sans avoir prévenu au préalable les militants et l’ancienne ministre déléguée à l’autonomie et aux personnes âgées, selon cette dernière. Elle écrit :
"Il est de ma responsabilité d’exprimer que l’annonce qu’a faite Vincent Feltesse, via nos médias régionaux, de sa présence en position éligible sur la liste régionale et de la préfiguration de son rôle au sein de cette assemblée va au contraire du respect que nous devons aux militants, à leur vote comme à leur travail. Aucun de nous ne serait élu sans vous et je souligne qu’aucun de nous n’a non plus été prévenu de cette annonce.
"
Vendredi 24 avril, sur le plateau de la chaîne locale TV7, Vincent Feltesse faisait effectivement acte de candidature in extremis. L'ancien candidat malheureux aux municipales de mars 2014 contre Alain Juppé l'indiquait en ces termes :
"- TV7 : Vous serez donc sur la liste d’Alain Rousset (tête de liste PS pour la grande région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, NDLR) ?
- Vincent Feltesse : Vous savez, au Parti socialiste, il y a toujours des procédures démocratiques de choix mais… vraisemblablement.
"
Une annonce quelque peu "cavalière" au regard justement des "procédures démocratiques" du PS, qui prévoient que ce sont les adhérents qui désignent par un vote interne ceux qui porteront les couleurs de leur parti au scrutin régional.
Ce qui peut s’apparenter à une sorte "d’autoproclamation" de la part de Vincent Feltesse apparaît d’autant plus décalée que l’intéressé est depuis mai 2014 conseiller de François Hollande en charge des relations avec… les élus.
En conclusion de son mail, Michèle Delaunay annonce une rencontre prochaine avec Alain Rousset, le président sortant de l’Aquitaine, pour évoquer le sujet. Avant de mettre en garde :
"Je tenais à vous faire part de mon regret et de ma désapprobation de ces méthodes. Devrons-nous attendre de n’avoir plus un seul militant, non plus qu’un seul électeur pour les réformer ?
"
Joint par le Lab lundi après-midi, Vincent Feltesse ne nous avait pas encore recontacté lors de la publication de cet article.