Publié à 17h31, le 07 février 2015 , Modifié à 17h44, le 07 février 2015

"Ni ni" : Nicolas Sarkozy "demande" à François Hollande de faire preuve de "pudeur"

© Montage Le Lab via AFP

IL EST OU LE RESPECT ? - Le dialogue entre Nicolas Sarkozy et François Hollande se fait par tribunes interposées. Et le sujet du front républicain occupe leurs échanges indirects. Au cours du conseil national de l'UMP, qui se tenait à la Mutualité à Paris, samedi 7 février, le président du principal parti d'opposition a ainsi demandé au chef de l'État "de la pudeur" à ce sujet.

"Je veux combattre le FN et ceux qui font monter le FN", a scandé Nicolas Sarkozy, quelques jours après la décision de son parti de ne pas appeler à voter socialiste lors du duel FN-PS qui se jouera dimanche, pour le second tour de l'élection législative partielle dans la quatrième circonscription du Doubs. "Quand madame Le Pen a appelé à s'abstenir entre François Hollande et moi en 2012 pour faire barrage à ma candidature, je n'ai pas entendu monsieur François Hollande exprimer son bouleversement parce que madame Le Pen s'abstenait", a-t-il argumenté au cours de son discours de clôture.

Et l'ancien chef de l'État de lancer :

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Je lui demande de la pudeur lorsque nous avons décidé que ce ne serait ni le Front national, ni le PS. 

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Jeudi, interrogé sur ce choix du "ni ni" au cours de sa cinquième conférence de presse depuis son élection, François Hollande avait, en creux, vivement critiqué le positionnement de l'UMP. Il avait alors rappelé le second tour de l'élection présidentielle de 2002, qui avait opposé Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen :

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Lorsque moi-même j’ai été confronté à cette situation, je l’ai été dans un moment exceptionnel qui était celui de 2002 où le candidat que je soutenais, Lionel Jospin, n’était pas au second tour, et où le choix qui nous était réservé était ou le candidat de l’extrême droite ou le président sortant qui représentait la droite républicaine.



Ai-je hésité une seule seconde ? Mon parti a-t-il tergiversé une seule minute ? Je ne dis pas que c’était simple ou que tous nos électeurs nous ont suivi, mais il faut qu’à un moment des paroles soient dites.

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