ARGUMENT – Dans la bataille pour la présidence de l'UMP, Hervé Mariton et Nicolas Sarkozy partagent un même argument pour critiquer Bruno Le Maire : le livre de ce dernier, intitulé Le Ministre (éd. Grasset) et publié en 2004.
Dans l'ouvrage Ça reste entre nous, hein ? (éd. Flammarion), dont Le Parisien Magazine et L'Express publient des extraits ce mardi 4 novembre, les journalistes Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel rapportent les moqueries de Nicolas Sarkozy sur son adversaire. L'ex chef de l'État attaque la personnalité a priori austère de Bruno Le Maire, "Bac + 18" comme il le surnomme notamment. Il évoque surtout l'ouvrage de l'ancien ministre.
"Le pauvre, il écrit des livres que personne ne lit. Ah si, il y en a un que j'ai lu, c'est celui où il se masturbe !
"
Un livre seulement ? Bruno Le Maire en a pourtant écrit plusieurs autres depuis 2004, dont Des hommes d'État en 2008 (éd. Grasset), Jours de pouvoirs en 2013 (éd. Gallimard) et le dernier À nos enfants en 2014 (éd. Gallimard).
L'attaque de Nicolas Sarkozy n'est cependant pas neuve. Hervé Mariton avait plus ou moins dit la même chose en septembre au Point. Le député UMP de la Drôme avait fait la publicité de son propre livre, Le Bonheur regarde à Droite (éd. Du Cerf), en le comparant à l'un de ceux de Bruno Le Maire. "Moi, dans mes livres, je ne raconte pas comment ma femme me caresse le sexe. Je présente un réel projet", avait-il déclaré.
Dans un passage de Le Ministre, Bruno Le Maire évoque effectivement un séjour à Venise avec sa femme. Voici ce qu'il écrit:
"Je me laissais envahir par la chaleur du bain, la lumière de la lagune qui venait flotter sur les glaces de la porte, le savon de thé vert, et la main de Pauline qui me caressait doucement le sexe.
"
Bruno Le Maire avait répondu à l'attaque d'Hervé Mariton mi-septembre sur LCI. "Je veux remercier Hervé Mariton de faire de la publicité pour un ancien livre, Le Ministre, et par ailleurs je lui enverrai le livre que j'ai écrit il y a quelques années où je présente un vrai projet, des vraies valeurs pour la politique, qui me paraissent nécessaires. Je défends l'idée de mémoire, l'idée d'autorité, sur le rétablissement de l'autorité. [...] Je l'enverrai à Hervé Mariton pour qu'il voie qu'il m'arrive aussi de réfléchir", avait déclaré le député de l'Eure.
[BONUS TRACK] Simple militant vs. énarque
Toujours dans Ça reste entre nous, hein ?, l'ex-président moque le parcours de son ancien ministre, de Normale Sup' au quai d'Orsay en passant par l'ENA. Il en a même fait un argument de campagne pour la présidence de l'UMP. Ce fut le cas notamment lundi 3 novembre à Nancy :
"Je sais ce que c'est qu'un militant. Je ne suis pas arrivé là parce que j'avais des relations, ni parce que j'avais fait l'ENA" #NSNancy
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 3 Novembre 2014
Même argument le 28 octobre à Marseille :
"J'ai commencé en étant un simple militant. J'avais 20 ans. Je dois tout aux militants, à ma famille politique, à mon pays" #NSMarseille
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 28 Octobre 2014