FALLAIT PAS L’INVITER - "Adolf Ogi cloue le bec de Sarkozy." C’est ainsi que Le Matin titre, ce lundi 9 juin, un article sur Nicolas Sarkozy. L’ancien président suisse, ex-conseiller fédéral suisse – membre du gouvernement fédéral suisse – et ancien conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU pour le sport au service du développement et de la paix, Adolf Ogi, y accuse Nicolas Sarkozy d’avoir manqué de respect à la Suisse.
Vendredi 6 juin, jour de célébration du D-Day , auquel il a participé en compagnie de François Hollande, d’Angela Merkel, de Barack Obama ou encore de Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy participe dans la matinée comme orateur vedette à Interlaken au Swiss Economic Forum (SEF). Un mini-Davos qui réunissait cette année quelque 1 350 entrepreneurs, scientifiques et personnalités politiques dans cette prestigieuse station touristique située au pied des Alpes, dans le canton de Berne.
Selon Le Matin, avant même son intervention, Nicolas Sarkozy a "agacé les organisateurs", demandant "qu’il n’y ait ni caméra ni photos durant l’intervention de l’ancien président. Et aucune question sur la politique intérieure française". Des caprices que n’a déjà pas appréciés Adolf Ogi ainsi que le Matin lui-même.
Mais surtout, c’est sur le fond de son allocution que l’ancien chef de l’Etat est critiqué de l’autre côté des Alpes. "Il s’est mis à expliquer que la Suisse devait entrer dans l’Union européenne. Qu’un pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que notre système avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet", écrit le quotidien helvétique.
Réaction outrée de l’ancien conseiller fédéral :
"Il est allé trop loin. Il fallait dire stop. Je l’ai interrompu.
"
Et cet ancien membre de l’exécutif de la Confédération suisse d’estimer que Nicolas Sarkozy a manqué de respect à son pays :
"Si vous posez la question de cette manière, je me dois de répondre oui. Si une personne se montre irrespectueuse envers notre pays, je ne laisse pas passer.
"
Sur la forme, Adolf Ogi reproche également à Nicolas Sarkozy d’avoir fait son show :
"Monsieur Sarkozy a fait son numéro. Il a plu, par sa rhétorique, ses mimiques. Il s’est imposé, donnant le spectacle qu’il voulait donner.
"
"Mais le pauvre journaliste n’a pas pu poser ses questions. Je commençais à voir le problème arriver", raconte encore Adolf Ogi au Matin. Le quotidien qui, en parallèle, se fend d’un éditorial au vitriol sur cette saillie alpine de l’ancien locataire de l’Elysée. Un édito signé du rédacteur en chef adjoint du journal et titré :
"C’est l’histoire du montagnard qui rabat le caquet au Parisien.
"