Avant le premier tour de la législative partielle dans le Doubs, l’UMP était convaincue d’arriver en tête. Après ce dimanche 1er février qui a vu le candidat du parti de Nicolas Sarkozy ne pas atteindre le second tour, qui opposera le candidat du PS à celle du FN, l’UMP a changé son discours, justifiant son élimination par l’identité politique de ce territoire.
Pour le député UMP Gérald Darmanin, invité ce lundi 2 février sur Europe 1, cette circonscription est "une terre ouvrière où l'UMP a toujours été extrêmement faible". Et si le porte-parole de l’UMP Sébastien Huyghe parle d’une élimination "logique dans une circonscription très ancrée à gauche" , la numéro 2 du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, assure, ce lundi 2 février sur BFM TV, que cette quatrième circonscription du Doubs est "historiquement une circonscription de gauche".
Vrai ou faux ? Tout dépend de ce que la députée UMP de l’Essonne entend par "historiquement" mais Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, affirme le contraire. Dans une interview à Paris Match , il déclare :
"Ce n'est pas une circonscription où le Parti communiste faisait des bons scores. Il ne s'agissait pas du tout d'une circonscription historiquement ancrée à gauche.
"
Depuis 1993, soit depuis 22 ans, l’UMP a détenu la "circo" pendant 9 ans. Le RPR Jean Geney l’avait ainsi emporté en 1993, restant député jusqu’à la dissolution prononcée par Jacques Chirac en 1997. Puis, en 2002, c’est l’UMP Irène Tharin qui a été élue députée du Doubs, le restant jusqu’en 2007 et la victoire de Pierre Moscovici, réélu également en 2012.
Certes, si l’on élargit à partir de 1988, soit depuis 27 ans, la gauche a été aux commandes de cette circonscription pendant 18 ans. De là à parler d’une circonscription "historiquement ancrée" à gauche, il y a une marge. Que NKM franchit allégrement.