"Nous n’avons pas hésité à nous allier avec Staline" : comment François Fillon justifie la nécessité d’un rapprochement avec Poutine et l’Iran

Publié à 09h14, le 21 janvier 2015 , Modifié à 09h21, le 21 janvier 2015

"Nous n’avons pas hésité à nous allier avec Staline" : comment François Fillon justifie la nécessité d’un rapprochement avec Poutine et l’Iran
François Fillon. © VALERY HACHE / AFP.

AGGIORNAMENTO - Il n’y a pas que sur la scène intérieure (politique de sécurité et de lutte contre le djihadisme) que les attentats terroristes perpétrés à Paris ont des conséquences. La scène extérieure, et donc la diplomatie française, est aussi questionnée.

Si Bruno le Maire comme Florian Philippot s’interrogent sur les liens diplomatiques qu’entretient la France avec certains pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite , François Fillon estime qu’il faut revoir notre politique étrangère envers la Russie, la Syrie et l’Iran, notamment.

Dans une interview au Monde publiée ce mercredi 21 janvier, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy appelle à "un aggiornamento diplomatique" car, dit-il, "le terrorisme n’est pas uniquement une question intérieure, liée à nos failles en matière de sécurité, d’intégration et d’éducation". "C’est une conséquence de la montée en puissance d’un totalitarisme islamiste observable du Pakistan au Nigéria", poursuit le député UMP de Paris.

L’évolution marquante que prône François Fillon est donc une ouverture vers la Russie (ce qui n'estpas si surprenant de sa part). Le candidat déclaré à la présidentielle de 2017 use de la métaphore historique pour justifier un réchauffement des relations avec Vladimir Poutine, devant lequel il avait, en 2013, critiquer la politique de François Hollande sur la Syrie .

"Il ne faut plus raisonner comme du temps de la guerre froide, avec l’OTAN et un front commun constitué par les nations occidentales. Il faut élargir nos alliances", explique-t-il au quotidien du soir avant de développer :

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Tant que l’on n’entame pas une discussion sérieuse avec la Russie, il n’y a aucun espoir, à court terme, d’obliger Bachar Al-Assad à quitter le pouvoir en Syrie pour faire émerger un régime de transition. Quand il s’est agi de combattre le nazisme, nous n’avons pas hésité à nous allier avec Staline. Poutine n’est pas Staline mais aujourd’hui, malgré nos différends, nous avons le devoir commun d’éteindre l’incendie qui nous menace tous.

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Quant à l’Iran, principal Etat chiite du Proche-Orient, et opposé à l’Etat islamique sunnite, François Fillon assure qu’il "faut aussi discuter" avec le régime de Téhéran, "qui est un grand pays et qui va monter en puissance dans la région". Et ce, malgré les conflits autour du nucléaire iranien :

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On a évidemment des sujets de contentieux avec Téhéran, notamment par rapport à la menace nucléaire. Mais penser que l’on va régler les problèmes du Moyen-Orient sans l’Iran est une impasse.

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