Le gouvernement le répète sur tous les tons : il a entendu le message délivré par les Français, le 23 mars, lors du premier tour des élections municipales. Pour preuve, en réponse à Marine Le Pen qui assurait, dès le 24 mars, que les maires FN élus baisseraient les impôts, la majorité a répondu sur le terrain de la fiscalité.
Dès le conseil des ministres de cet entre-deux-tours, mercredi 26 mars, Najat Vallaud-Belkacem a souligné que "l'objectif à terme est d'aller vers une baisse de la fiscalité des ménages", sans s'engager sur un quelconque calendrier.
Bruno Le Roux, patron des députés PS, a quant à lui déclaré que des mesures fiscales "à destination des plus modestes" seraient annoncées "dans les prochains jours" par le gouvernement.
Dans la foulée, Michel Sapin, le ministre du Travail, a annoncé, sur BFM TV, que le gouvernement allait baisser la fiscalité des PME. "Allez-vous baisser la fiscalité des PME ?" lui est-il demandé. Et ce proche de François Hollande de répondre :
La réponse est oui. Cette fiscalité baissera. La réponse ne peut pas aller plus loin.
La majorité s’est exprimée mais un ministre a mis en garde contre les annonces électoralistes. Ainsi Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement, invité de l’émission de Public Sénat, Preuve par 3, mercredi 26 mars, dans l’après-midi qui a suivi le Conseil des ministres, a expliqué qu’il serait "malvenu" de faire des annonces durant cette période électorale d’entre-deux-tours :
Franchement, faire des annonces entre les deux tours, ce serait démagogique, ce serait assez malvenu.
"En tout cas, ce n’est pas la conception de la politique du président et du Premier ministre", ajoute encore ce proche de Jean-Marc Ayrault.
Alors, démagogiques les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem, Bruno Le Roux et Michel Sapin ? L’entourage du ministre explique au Lab que ces déclarations ne sont "pas des annonces" puisque tout cela "a déjà été dit". "Ce n’est pas nouveau", souligne-t-on encore, assurant que cela relevait d’un rappel d’une "logique globale" de la politique qu’est en train de mener le gouvernement. Et non d’annonces "précises".