C'EST DU RACISME - Ramener en permanence un ministre de gauche à son passé de banquier, c'est du racisme. C'est en tout cas ce que pense Bruno Le Roux. Dans le viseur du président du groupe PS à l'Assemblée nationale : Jean-Luc Mélenchon, qu'il accuse de faire preuve de "racisme larvé" en surnommant Emmanuel Macron "le banquier".
Sur Radio J dimanche 19 octobre, Bruno Le Roux a "mis chacun en garde sur les effets de ces procédés" :
"Emmanuel Macron a rappelé dans son parcours le temps où il avait été dans la banque. Est-ce que cela devrait suffire à discréditer un engagement, à discréditer des idées, à discréditer un homme ? C'est une forme de racisme larvé que [...] de vouloir montrer quelqu'un par rapport à sa profession, par rapport à ce qu'elle serait supposée représenter.
"
Des propos qui font écho à ceux de Claude Bartolone dans Le Parisien daté de dimanche. Le président de l'Assemblée nationale a lui aussi pris la défense d'Emmanuel Macron, qui a passé quatre ans dans la banque Rothschild en tant que banquier d'affaires :
"Ce procès, ce délit de sale gueule, je ne l'accepte pas.
"
D'ailleurs, le principal intéressé lui-même ne l'accepte pas. Emmanuel Macron trouve "minable" qu'on le ramène uniquement à son ancienne profession, lui qui "assume d'être ce [qu'il est]". Cela renvoie même "aux heures les plus sombres de notre pays", a-t-il estimé jeudi 16 octobre :
"Vouloir me réduire à un banquier, parce que c’est bien pour m’attaquer, pour me salir, je trouve ça minable. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux. Je sais que Monsieur Mélenchon ou Madame le Pen font ça tous les jours. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la vie politique.
Ça renvoie aux heures les plus sombres, les plus crépusculaires de notre pays.
"