Frères ennemis - Alors que les fronts judiciaires se multiplient pour le député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany – cible d’une enquête pour "corruption" et "blanchiment de fraude fiscale" - on ne peut pas dire que quiconque se bouscule à l’UMP pour lui apporter publiquement son soutien. Dans le cas de François Fillon, c’est même quasiment le contraire. Invité de RTL, ce mercredi 25 février, l’ancien Premier ministre s’est dit favorable à la levée de l'immunité parlementaire du maire de Levallois-Perret, réclamée par les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon. Il a dit:
"Je considère que l’Assemblée nationale doit, quand la justice le demande, lever les immunités parlementaires pour permettre à la justice de passer. L’immunité parlementaire, elle est destinée à empêcher des pressions du pouvoir sur des hommes politiques et en particulier sur des hommes politiques de l’opposition. On voit bien qu’on n’est pas dans cette situation.
"
Une prise de position qui ne devrait pas arranger les relations entre les deux hommes. Depuis 2012, le député-maire de Levallois –et très proche de Nicolas Sarkozy- s’est distingué par des piques à répétitions contre l’ancien chef du gouvernement. Ainsi en février 2013, sur LCP, Patrick Balkany déclarait :
"Il est très discret François Fillon. Même pendant qu'il était Premier ministre, il était très discret puisque c’était le président qui faisait le boulot.
"
Et en mai 2013, sur Europe 1 :
"Je préférerais qu’il s’occupe de s’opposer au gouvernement et au président de la République, qu’on l’entende plus parler des problèmes économiques que de 2017. Là-dessus, malheureusement, on ne l’entend pas beaucoup. [Il] est plus préoccupé par sa carrière que par ce qu’il se passe en France.
"
Point d’orgue des tensions entre les deux élus en juillet 2013. Alors que Nicolas Sarkozy prépare activement son retour à la tête de l’UMP, François Fillon lâche qu’il ne croit pas "en l’homme providentiel". C’en est trop pour Patrick Balkany qui estime que "personne aujourd'hui n'a le droit de s'en prendre à son ancien président, dont on a été le Premier ministre pendant cinq ans, quand on a trouvé que c'était tout à fait bien et qu'on n'a jamais eu envie de démissionner de Matignon".