Cibler Marine Le Pen et le Front national est-il autorisé pour certains responsables politiques et proscrit pour d'autres ? C’est ce que sous-entend clairement Jean-Luc Mélenchon ce vendredi 13 mars sur le plateau des 4 Vérités de France 2.
Alors que Manuel Valls a fait du FN "l'adversaire principal" du PS pour les élections départementales, le député européen explique en substance que quand lui-même avait désigné le parti de Marine Le Pen comme son ennemi n°1 lors de la présidentielle et des législatives de 2012, cette stratégie lui avait valu des critiques unanimes. Jean-Luc Mélenchon, dépité :
J’ai une certaine amertume parce que quand moi-même je le faisais aux élections de 2012 et puis ensuite à Hénin-Beaumont, on m’a tout dit sur moi, que je centralisais madame Le Pen, que je lui donnais de l’importance et tout...
En janvier 2012, l'ancien sénateur socialiste avait lancé une opération "front contre front", avec l'objectif (manqué) de dépasser le Front national dans les urnes. Une stratégie reconsidérée depuis par l'ancien co-président du Parti de gauche, qui fait désormais du dépassement du PS sa priorité.
Le co-fondateur du Front de gauche est d’autant plus indigné qu’à l’entendre, le mano a mano du Premier ministre avec le mouvement frontiste cache une manœuvre "très cynique" pour doper le rival désigné (et siphonner ainsi les voix de l’UMP). Ce que Jean-Luc Mélenchon résume avec le sens de la formule qu'on lui connaît :
On n’a jamais vu une chose pareille, qu’on affaiblisse un adversaire politique en passant son temps à dire qu’il va gagner.