Pour le cofondateur de Bygmalion, il est difficile de croire que Nicolas Sarkozy "n'était au courant de rien"

Publié à 12h44, le 07 octobre 2014 , Modifié à 12h49, le 07 octobre 2014

Pour le cofondateur de Bygmalion, il est difficile de croire que Nicolas Sarkozy "n'était au courant de rien"
Nicolas Sarkozy et Bastien Millot © Reuters et MaxPPP

Nicolas Sarkozy jure qu'il n'a appris l'existence de Bygmalion que "longtemps après la campagne présidentielle" de 2012. Le cofondateur de la société, Bastien Millot, n'est pas exactement de cet avis. Interrogé par L'Express, il estime que la défense de l'ancien président soufre de quelques contradictions. Il l'explique :

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Il serait naïf de croire que les questions financières d'une campagne présidentielle échappent totalement à un candidat, quel qu'il soit. […] Même vu de l'extérieur, difficile de penser que Nicolas Sarkozy n'était au courant de rien.

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Pour expliquer pourquoi, selon lui, Nicolas Sarkozy était sans doute au courant de l'existence de Bygmalion, Bastien Millot évoque le déroulé même des meetings du candidat de l'UMP pour l'élection présidentielle. "Prenons juste un exemple: quand vous regardez certaines images télévisées des meetings, on aperçoit un homme qui accompagne le candidat Sarkozy jusqu'à la tribune, en le guidant. Cet homme, c'est Franck Attal, le directeur d'Event & Cie [filiale événementielle de Bygmalion, ndlr] ! Le candidat l'a donc forcément vu à de nombreuses reprises", affirme-t-il.

Bastien Millot reste toutefois vague dans ses accusations. Il ajoute :

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Quand on choisit de faire 44 meetings, et que l'on décide de fournir les images clefs en main aux chaînes de télévision, qu'on exige de faire travailler tel réalisateur de télé payé des milliers d'euros, tel aménagement scénique, telle maquilleuse, qu'on réclame trois énormes meetings - Villepinte, Concorde, Trocadéro -, et qu'on fait venir les militants par trains et cars entiers, le candidat ne peut pas totalement ignorer que la calculatrice tourne. Soyons clairs : il a pu ne pas savoir. Mais, s'il n'a pas su, c'est que ses collaborateurs ont eu peur de lui en parler.

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Guy Alvès, ancien dirigeant de Bygmalion, a été mis en examen. Il a admis qu'un double dispositif avait été mis en place avec l'UMP durant la campagne de Nicolas Sarkozy. Les magistrats en charge du dossier enquêtent sur un système de fausses factures. Pour ne pas compter certains frais – et exploser le plafond de dépenses autorisées - ceux-ci étaient en réalité facturés à l'UMP au prétexte d'évènements plus ou moins fictifs.

De son côté, Nicolas Sarkozy nie avoir eu connaissance de ce montage.

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