CRUEL ÉCHO - Il fut un temps où Manuel Valls n'avait pas de mots assez durs pour critiquer la volonté du président de la République de nommer son secrétaire général à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) comme le rappelle une savoureuse archive sonore retrouvée par Rue 89. Le temps de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, François Hollande veut faire exactement la même chose.
Libération révélait en effet en décembre 2011 que la nomination à la tête de la CDC de Xavier Musca, secrétaire général de l'Élysée de Nicolas Sarkozy, était quasiment "acquise".
Manuel Valls, alors directeur de la communication de la campagne de François Hollande, réagit vigoureusement le 28 décembre 2011, sur les ondes de RTL :
Ce n'est pas opportun parce que on nomme un proche du Président de la République à la tête de la caisse des dépots qui est indispensable au financement de notre économie. Cela donne le sentiment, au fond, par cette nomination, si elle se confirme, d'un pouvoir aux abois qui est en train de verrouiller l'appareil d'État, à quelques mois de la présentielle.
"Il faut changer le rapport à ces nominations, le rôle du parlement devra là aussi être revu", ajoutait Manuel Valls qui promettait : François Hollande, "demain président de la République si les Français lui font confiance, aura une autre vision de ce qu'est aujourd'hui l'indépendance, l'impartialité de l'État".
Vingt-sept mois plus tard, Manuel Valls est Premier ministre et, comme le révélait le Lab mercredi 9 avril, François Hollande organise l'exfiltration de son secrétaire général à la présidence de la CDC.
Quant à Xavier Musca, il n'est jamais devenu président de la CDC.