JUSTICIER - Il y a ceux qui, comme le président du groupe Front de Gauche André Chassaigne, gardent dans leur bureau à l'Assemblée nationale un cadeau d'électeurs de leur circonscription - en l'occurrence un couteau fabriqué à Thiers. Et puis il y a ceux qui décorent leur bureau de façon plus symbolique.
Ainsi le député apparenté socialiste de l'Aisne, René Dosière. Dans son édition du dimanche 27 juillet, le quotidien Le Parisien consacre un article aux "grigris" des députés. Et certains en ont profité pour faire passer un message.
Il y a ceux qui célèbrent l'héritage familial, comme François Bayrou et ses miniatures de tracteurs rouges. Il y a aussi ceux qui conservent un lien avec leur terre d'élection, comme Thierry Solère, député UMP de Boulogne-Billancourt et son "caillou brunâtre" qui, explique le quotidien, provient des restes de l'usine Renault de l'île Seguin, dans sa circonscription.
Et puis il y a René Dosière et Jean-François Copé. On savait déjà que ce dernier était fan de Zorro (Le Lab vous en avait notamment parlé ici et ici ) et qu'il conservait dans son bureau de député une figurine du héros masqué - offerte par sa maman - parce qu'il "remonte toujours sur son cheval".
En revanche, René Dosière était davantage connu pour son combat en faveur de la transparence en politique que pour son "culte pour la BD belge".
Or, explique Le Parisien (photo à l'appui), le député de l'Aisne conserve dans son bureau, notamment, des figurines du Marsupilami et de Lucky Luke. Mais c'est surtout de ce dernier qu'il parle, et pour cause : il se trouve quelques points communs avec le cow-boy de bande dessinée :
"C'est un justicier solitaire, un peu comme moi. Il est armé, mais c'est un gentil, qui ne tue jamais. Comme moi. La seule fois où il a tué, c'est par erreur, les Dalton*. Luke a une fonction d'amélioration de la société.
"
En mai 2012, alors que le Parti socialiste refusait de l'investir lors des élections législatives, le député apparenté socialiste avait déjà assuré qu'on cherchait "à le faire taire" :
"Officieusement, je pense que je dérange un peu trop. On cherche à me faire taire de manière à ne gêner ni les socialistes locaux– la fédération socialiste locale dont les pratiques gestionnaires sont assez éloignées de ce que je propose – ni à Paris, où un certain nombre d’apparatchiks trouvent que je suis trop libre et peut-être trop indépendant.
"
Un peu comme le "poor lonesome cowboy " (pauvre cowboy solitaire), en somme.
* Selon Le Parisien, prudent, "ce meurtre n'est pas prouvé et divise les experts". Le Lab, lui aussi, laisse à René Dosière la responsabilité de ces propos.
[BONUS TRACK] Il a volé le Général !
De son côté, raconte Le Parisien, le député-maire de Rueil-Malmaison Patrick Ollier a pour "grigri" une photo du général de Gaulle. Rien de très original, sauf que... l'élu et ancien ministre confesse l'avoir "piquée il y a quarante ans dans une sous-préfecture" !