CONTRE-ATTAQUE – La carte de la réforme territoriale, présentée lundi 2 mai par l’Élysée, a d’emblée créé de nombreux remous. L’un des premiers à réagir a été Dominique Bussereau, président du conseil général de la Charente-Maritime. Dès lundi, il a annoncé qu’il s’opposera à ce qu’il présente comme un "mariage forcé", à savoir le rapprochement des régions Centre, Poitou-Charentes et Limousin.
Mardi 3 juin, sur Europe 1, Dominique Bussereau poursuit sa charge contre ce "mariage forcé", "un fourre-tout de tout ce qu’on ne pouvait pas caser ailleurs" :
"Ma région Poitou-Charentes est passée, hier matin du centre, hier midi au Pays-de-Loire, hier soir au centre-Limousin. Il y a que Saint-Pierre et Miquelon, qui est de l’autre côté de l’Atlantique qu’on a oublié à un moment de rapprocher avec nous mais j’ai cru que ça allait arriver. […] Si on nous oblige à nous marier, la loi française ne permet pas le mariage forcé, nous, il y a un moment, le plus vite possible où individuellement peut-être, malheureusement, nous divorcerons.
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Dont acte. N’attendant pas la publication des bans, Dominique Bussereau entame déjà les démarches de séparation. Et cela passe, pour le député UMP de Charente-Maritime, par un vote populaire :
"Aussitôt après les élections sénatoriales qui auront lieu le 28 septembre, donc la première quinzaine d’octobre, nous allons faire un référendum. Et je vais demander aux habitants s’ils veulent se marier, comme le chef de l’État le propose, avec le Limousin et le Centre, ou est-ce que vous voulez, comme vos élus le proposent et comme la logique économique pourrait l’imposer, vous marier avec l’Aquitaine ?
"
Dominique Bussereau sait bien que cette consultation n’aura "pas valeur de loi", mais, "ça sera un geste politique très fort", prévient déjà le président du conseil général de la Charente-Maritime. Et si le gouvernement voulait s’opposer à ce référendum, le député UMP, il le fera "avec les maires, tranquillement, gentiment, poliment", anticipe-t-il.
Mardi 3 juin, sur BFMTV, Manuel Valls a expliqué pourquoi la réforme territoriale ne sera pas soumise à un référendum. "Face à cette question d’intérêt général, on répondrait à une autre question. On répondrait à une question sur le président de la République puisque c'est lui qui poserait cette question", a expliqué le Premier ministre.