TENTATIVE DE RATTRAPAGE - Les mots de François Rebsamen ne traduisent pas sa pensée. Telle est en substance la ligne de défense du porte-parole du gouvernement ce 3 septembre sur i>Télé. Stéphane Le Foll tente en effet un service après vente du ministre du Travail qui, la veille, a "demandé" à Pôle Emploi de renforcer les contrôles "pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi", le tout avant de retropédaler en assurant qu'il ne s'agissait que d'un simple "rappel à la loi".
Stéphane Le Foll dit vouloir rappeler l'essentiel du message de François Rebsamen et insiste sur la formation et la hausse du nombre de fonctionnaires à Pôle Emploi. :
Rebsamen, il n’a pas dit qu’il stigmatisait les chômeurs, il a dit simplement – il faut le rappeler – que Pôle Emploi c’est 4.000 fonctionnaires de plus pour aider les chômeurs, c’est 100.000 formations pour aider les chômeurs à se former … c’est le constat sur lequel il veut agir : comment je fais pour que 300.000 emplois qui ne trouvent pas de réponse, dans un moment où on a 3 millions de chômeurs ... pour activer cette connexion ?
En réalité, le porte-parole ne rappelle pas ce message, il le délivre, François Rebsamen n'ayant absolument pas insisté sur ces points la veille sur i>Télé.
Stéphane Le Foll poursuit en reconnaissant une formule "malheureuse" mais éloignée de la pensée du ministre du Travail :
[La formule est] peut-être un peu malheureuse mais elle a été au-delà de sa propre idée des choses. (...) Il y a des choses à dire qui sont simples et il y a aussi à considérer que ce qui a été dit après ce qu’il a dit allait au-delà de ce qu’il pense (sic).
Je connais bien François Rebsamen.
Après sa déclaration matinale sur le contrôle des chômeurs, François Rebsamen a rétropédalé en deux temps. Son entourage a d'abord fait savoir dans l'après-midi à l'AFP que ces contrôles "existaient déjà" et que "aucun nouveau dispositif" n'était prévu. Le ministre s'est ensuite rattrapé sur RTL le soir-même, réfutant toute "stigmatisation" et assurant qu'il avait fait un simple "rappel à la loi".
Selon Claude Bartolone, présent aux côtés de François Hollande lorsque celui-ci a eu vent de la déclaration de son ministre, le chef de l'Etat était "un peu agacé".