Comment faire pour que le candidat du PS, ou de la gauche, soit au second tour de la présidentielle en 2017 alors que les sondages de François Hollande sont au plus bas ? Comment faire pour éviter en 2017 un nouveau 21 avril avec Marine Le Pen qualifiée pour ce second tour ?
Membre du gouvernement, Thierry Mandon a une solution : organiser une large primaire à gauche. Et même si François Hollande est candidat. Bien au contraire. Invité de l’émission Preuve par 3 sur Public Sénat, le secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat, qui s’était déjà prononcé pour une primaire comme "moyen de rassemblement et de ressourcement" a une nouvelle fois développé cette position - position que Julien Dray, au sein de la majorité, a été le premier à évoquer.
"Il vaut mieux que trois-quatre personnes (...) s'affrontent dans une primaire (...) plutôt que de dire +y aura pas de primaire+ et qu'on fasse comme on a fait en 2002: un premier tour avec des candidats multiples à gauche et résultat: on n'est pas au deuxième tour.
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Pour Thierry Mandon donc, c’est bien l’argument "21 avril" qui prime pour revendiquer une large primaire avec les verts et les radicaux, comme le préconise également le sénateur écolo Jean-Vincent Placé – qui n’exclut pas d’être candidat .
[Edit 10h45] Invité de France Inter ce mercredi, François Rebsamen, ministre du Travail proche de François Hollande, n'est *pas du tout*de l'avis de Thierry Mandon. Qu'il recadre gentiment.
"Ce n’est pas la préoccupation du gouvernement. C’est curieux. Je ne reprendrais pas cette proposition. Ce n’est pas à un ministre de faire ce type de proposition.
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Une primaire à laquelle François Hollande, s’il désire se représenter, prendrait également part. Un scrutin avec un chef de l’Etat en exercice qui ne choque pas le secrétaire d’Etat qui prend l’exemple américain. Ainsi, interrogé sur le fait de savoir si François Hollande pourrait y participer, Thierry Mandon a répondu :
"Oui, comme aux États-Unis, c'est l'occasion de ressourcement pour le président sortant. Le président a besoin de ce ressourcement pour être revitalisé.
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"La primaire, pour moi, elle est indispensable. Elle est indispensable parce que (...) ce que vous ne réglez pas dans une primaire, vous le retrouvez au premier tour de la présidentielle", a encore insisté l’ancien député de l’Essonne.
Thierry Mandon est, et pour la deuxième fois, le premier membre du gouvernement de Manuel Valls à se positionner en faveur d’une primaire, François Hollande candidat ou pas. Parmi les ministres, nombreux sont ceux qui croient que François Hollande sera le "candidat naturel" de la gauche, selon les mots de Manuel Valls : François Rebsamen, Najat Vallaud-Belkacem ou Jean-Yves Le Drian sont de ceux-là.