C’est une histoire qui a suscité les applaudissements à Cannes et ceux des Oscars du cinéma (qui l'ont sélectionné jeudi) : celle de la résistance de villageois maliens face aux djihadistes. Mais Timbuktu, le film du mauritanien Abderrahmane Sissako, a bien failli être banni des salles obscures à Villiers-sur-Marne. Comme nous l’apprend Le Parisien, le maire UMP de cette commune de banlieue parisienne avait décidé de déprogrammer le long-métrage… au nom de la lutte contre "l’apologie du terrorisme" !
L’édile, Jacques-Alain Bénisti, s’en expliquait ainsi dans les colonnes du quotidien paru ce vendredi 16 janvier :
"C’est une mesure de sécurité eu égard aux événements. Je n’ai pas reçu de menace mais j’ai peur que ce film ne fasse l’apologie du terrorisme (…). J’attends de voir comment évolue la situation.
"
Le maire a finalement rectifié le tir, selon Le Monde de ce vendredi 16 janvier. Il s’était manifestement mal exprimé, comme on le comprend à la lecture de l’article du journal du soir. Ce n'est pas le film qui était visé, mais bien plutôt les réactions possibles de certains spectateurs :
"Compte tenu des événements, et du fait que Hayat Boumeddienne (la compagne d’Amedy Coulibaly, l’assassin d’une policière de Montrouge et des otages de l’épicerie casher de Vincennes, NDLR) soit originaire de Villiers, je ne voulais pas que le sujet du film soit dévoyé et que les jeunes puissent prendre comme modèle les djihadistes.
"
Le film sera de nouveau à l’affiche d’ici une quinzaine de jours, a annoncé Jacques-Alain Bénisti.