La diatribe d’Arnaud Montebourg contre la politique dans le magazine GQ : "La politique est l’école de l’arrogance"

Publié à 13h02, le 16 janvier 2015 , Modifié à 17h12, le 16 janvier 2015

La diatribe d’Arnaud Montebourg contre la politique dans le magazine GQ : "La politique est l’école de l’arrogance"
Arnaud Montebourg. © AFP.

IL EN A GROS – "Changer sa vie est un acte profondément révolutionnaire." Arnaud Montebourg a quitté la politique professionnelle après avoir été démissionné du gouvernement et de son poste de ministre de l’Economie. Depuis, il veut devenir entrepreneur, "serial entrepreneur" même, retournant à l'école pour une formation à l’Insead ou prenant conseil auprès d'un ancien adversaire UMP.

Arnaud Montebourg fait en ce mois de janvier la une du branché magazine GQ. Et dans le long article qui lui est consacré, celui qui est encore conseiller général de Saône-et-Loire jusqu’en mars se lance dans une virulente diatribe contre la politique en général. Et la classe politique en particulier. Comme il l’avait déjà fait lors de la conférence Berryer mi-décembre.

"En politique, il n’y a pas de règles. Tout est déloyal, tout est mensonge. C’est la jungle. Dans l’entreprise, il y a des règles et de la loyauté, sinon cela ne fonctionne pas et la sanction est immédiate", confie l’ancien ministre du Redressement productif de François Hollande au magazine branché qui a consacré Alain Juppé homme politique de l’année 2015.

Il poursuit sa saillie, allant jusqu’à critiquer "la moitié" des députés qui "ne travaillent pas" :

Je suis lassé par la médiocrité du personnel politique, le corporatisme, la paresse intellectuelle. Il y a beaucoup trop de députés. La moitié ne travaille pas.

Aussi estime-t-il que la politique devrait avoir son école d’apprentissage à l’instar de l’Insead où il a suivi une formation pour devenir businessman. "Le monde économique est empreint d’innovations, de recherche de changement. Il faut créer une nouvelle école de la politique, une sorte d’Insead pour futurs dirigeants politique", assure celui qui qualifie son passage à Bercy de "chemin de croix".

Et d’ajouter une nouvelle fois :

La politique est l’école de l’arrogance, l’économie celle de l’humilité.

Pour autant, en a-t-il vraiment fini avec la politique, lui qui n’envisageait, en août 2013, que de se présenter qu’à la présidentielle ? Il reste vague sur le sujet. Mais son ami Thierry Mandon, secrétaire d’Etat de Manuel Valls à la simplification, donne une bribe de réponse. Certes sibylline. A GQ, le membre du gouvernement lance :

Arnaud est une formidable start-up politique qui a réussi son premier tour de table au ministère du Redressement productif, et qui veut désormais devenir une grande industrie.

A défaut de faire lever les foules, il va désormais s’attacher à lever des fonds.

BONUS TRACK : Montebourg le conférencier

A l’instar de Nicolas Sarkozy, lorsqu’il s’était provisoirement retiré de l’arène politique, Arnaud Montebourg, qui dit être passé de "10.000€ à 1400€ mensuels", va devenir conférencier. Et doit ainsi intervenir, d’après GQ, dans la prestigieuse université américaine de Princeton, le 18 février. Le thème de son intervention : "Finance, inégalité et croissance à long terme".

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