La manifestation en hommage à Rémi Fraisse, jeune opposant au barrage contesté de Sivens décédé le week-end dernier, a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre jeudi 30 octobre à Rennes. D'après le récit de l'AFP, parmi les manifestants, "de nombreux étaient cagoulés". Olivier Besancenot a tenu à rétablir sa vérité sur ces débordements et demandé la tenue d'une commission d'enquête, lundi 2 novembre sur BFMTV.
L'ancien candidat à l'élection présidentielle et figure du NPA a présenté, en direct sur le plateau, plusieurs photos. Sur ces clichés se trouvent "des policiers encagoulés qui ont infiltré" les casseurs, a-t-il affirmé :
"Pour la casse, ce serait pas mal d'avoir une commission d'enquête, je pense notamment à Rennes. Parce que voilà, on parle beaucoup des gens encagoulés alors moi je vous ai ramené quelques photos vite fait bien fait, d'ailleurs même vos écrans les ont capturées.
Ça, ça a été pris dans la manifestation de Rennes. Ça se passe en 2014, ces gens-là sont des casseurs, ils ont des looks de casseurs. Sauf qu'il se trouve que c'est pas des manifestants, c'est pas des militants d'extrême gauche, ce sont des policiers.
[...] Ce que je vous montre là à l'écran, ce sont des policiers encagoulés. Encagoulés. Ça veut dire qu'il y a des policiers qui ont infiltré en effet ceux qui ont cassé.
"
Ces photos ressemblent cependant assez fortement à certains clichés publiés par le site Reporterre, qui ont été prises, non pas à Rennes, mais lors de la manifestation de Nantes, ce samedi.
Rappelant que le fait de "casser des vitrines" ne faisait pas partie des "moyens d'action du NPA" et de sa vision de la "révolution", il a également affirmé que, "d'un certain point de vue, le gouvernement, ça l'arrange qu'il y ait des images de violences urbaines, à les entretenir, en les organisant directement ou indirectement, parce que pendant ce temps on parle pas du vrai problème : la mort de Rémi Fraisse".
Et de poursuivre :
"Je les accuse pas, je dis là il y a des policiers qui se déguisent en casseurs. Ça vous choque ou pas ? Ça veut dire que c'est un problème, qu'il faut en discuter publiquement.
"
La mort de Rémi Fraisse est à son sens "le résultat de deux mois de tensions dans lesquelles le gouvernement et l'exécutif ont leur part de responsabilité". Et de conclure : "On est en droit d'exiger un débat public sur l'utilisation de ces armes soi-disant non létales qui peuvent provoquer la mort."
En 2010, durant les manifestations contre la réforme des retraites du gouvernement Fillon, le sociologue Laurent Muchielli rappelait sur un blog hébergé par Mediapart que "l'infiltration de nombreux policiers dans les manifestations actuelles, en civil et parfois déguisés en syndicalistes, est un fait". Il posait également la question de l'interprétation de ce "fait" et ajoutait : "Mettre cette question sur le tapis ne signifie pas vouloir ternir l'image de la police, mais simplement chercher à connaître la vérité sur ses modes d'infiltration."