Une vingtaine d'assistants parlementaires de députés européens FN sont suspectés de fraude par les instances du Parlement européen, comme le révèle Le Monde lundi 9 mars. Le président (socialiste) de l'institution basée à Strasbourg, Martin Schulz, a "saisi, lundi 9 mars, l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), des cas litigieux" de ces vingt assistants, écrit le quotidien.
Concrètement, ces personnes, dont 5 travaillent pour Marine Le Pen et 3 pour Jean-Marie Le Pen, sont rémunérées via le "budget européen", mais "sont fortement suspectées de ne jamais travailler sur le front européen", poursuit Le Monde. Payés par le Parlement européen, ils n'y mettraient donc en réalité jamais les pieds. Le quotidien évoque un préjudice qui dépasserait les 7,5 millions d'euros sur l'actuelle législature.
Très rapidement, Marine Le Pen et Florian Philippot ont réagi sur Twitter à cette information, dénonçant une manœuvre du Premier ministre, Manuel Valls, qui a fait part dimanche de sa "peur" que la France ne "se fracasse contre le Front national" et "revendiqué" le fait de "stigmatiser Marine Le Pen". La présidente et le vice-président (tous deux eurodéputés) du parti d'extrême droite écrivent :
.@manuelvalls mobilise ses amis socialistes contre le @FN_officiel : le président du Parlement européen sort la grosse caisse. 1/2
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 9 Mars 2015
Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse. 2/2 #TweetPrécédent MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 9 Mars 2015
Dernière trouvaille de Valls l'enragé : aller chercher papa Schultz et monter une affaire bidon ! #AuxAbois
— Florian Philippot (@f_philippot) 9 Mars 2015
Dans le fond, Schultz a raison...Nos assistants ne travaillent pas pour l'Union Européenne mais contre elle !
— Florian Philippot (@f_philippot) 9 Mars 2015
Contacté par Le Lab, Jean-Marie Le Pen n'avait pas pris connaissance de cette information, lundi au soir. Mais le président d'honneur du FN et eurodéputé ironise immédiatement, hilare, sur l'appartenance politique du président du Parlement européen et l'imminence des élections départementales en France (22 et 29 mars) :
"Je parie que c'est à l'initiative d'un socialiste ! Monsieur Schultz évidemment, c'est normal, c'est l'Internationale socialiste, on est en période électorale...
"
Un peu plus sérieux, il ajoute que les assistants parlementaires "sont des militants, ils se consacrent à titre personnel à la défense de leurs idées". Relancé sur la question de la rémunération versée par Strasbourg, il lance :
"Moi aussi, je suis rémunéré par le Parlement européen. Depuis trente ans, même.
"