Voilà une info qui tombe au plus mauvais moment pour Yamina Benguigui. Alors que les arcanes du pouvoir bruissent de rumeurs et d'hypothèses sur le futur remaniement, au lendemain de son élection comme conseillère de Paris, la ministre de la Francophonie est à nouveau suspectée d'avoir menti sur sa déclaration de patrimoine.
C'est le quotidien le Monde qui révèle que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique va saisir le Procureur du Parquet de Paris dans ce dossier. Si les faits sont avérés, Yamina Benguigui risque trois ans d'emprisonnement, 45 000 euros d'amende et 10 ans de privation de droits civiques. La Haute autorité évoque par ailleurs "un doute sérieux" sur la déclaration de patrimoine de la ministre.
Yamina Benguigui a par ailleurs été élue, dimanche 30 mars, conseillère de Paris dans le 10e arrondissement. Alors que Marianne avait déjà révélé l'affaire, l'équipe d'Anne Hidalgo avait prévenu: si la justice s'en mêle, Yamina Benguigui devra démissionner de son mandat de conseillère de Paris.
C'est désormais chose faite: l'entourage d'Anne Hidalgo fait savoir au Monde que la nouvelle maire de Paris demande à Yamina Benguigui de démissionner de ses fonctions.
Dans l'entourage d'Anne Hidalgo, dès 14 heures, on rappelait au Lab, le principe fixé par la nouvelle maire de Paris. Et on ne fait pas mystère des possibilités qui se présentent à Yamina Benguigui :
La position d'Anne et celle de Rémi [Féraud, maire PS du 10e arrondissement] a toujours été très claire. Si c'est ça, Anne demandera à Yamina d'en tirer les conséquences. Elle est élue conseillère de Paris, elle peut toujours démissionner.
Yamina Benguigui est soupçonnée d'avoir "omis" de déclarer 430 000 euros sur sa déclaration patrimoine.
Comme l'a constaté sur place le Lab, Yamina Benguigui avait passé une très belle soirée la veille au soir. Sur la place de l'Hôtel de Ville, Yamina Benguigui a longuement embrassé la toute nouvelle maire de Paris devant les photographes et les caméras. Un peu plus tard, dans les salons de l'Hôtel de Ville, alors que la fête battait son plein, la ministre de la Francophonie, se réjouissait :
Ce soir, c'est THE night !
Et ce 31 mars, ce n'est pas sa journée.